Les mesures du gouvernement – annoncées à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes – comprennent l’élargissement du système de dépôt de plainte dans les hôpitaux et des campagnes de sensibilisation sur la « soumission chimique » à la suite du procès pour viol collectif de Mazan.
Même si la lutte contre les violences faites aux femmes est devenue une cause nationale, les violences sexuelles semblent augmenter en France.
Dans la dernière enquête VRS, publiée en novembre, 484.000 femmes ont déclaré avoir été victimes de violences de la part d’un partenaire ou d’un ancien partenaire en 2023.
Quelque 123 000 personnes ont signalé des violences sexuelles (viol, tentative de viol et agression sexuelle), 109 000 violences physiques et 339 000 violences non physiques (harcèlement sexuel et outrage à la pudeur).
Les chiffres officiels font état de 93 femmes tuées par leur partenaire ou ancien partenaire en 2023, tandis que le collectif féministe #Noustoutes fait état de 122 féminicides de ce type depuis le début de l’année.
Un procès pour viol collectif déclenche des manifestations dans toute la France
Samedi, des milliers de femmes en France sont descendues dans la rue pour dénoncer l’action insuffisante du gouvernement.
S’exprimant lundi sur la radio publique Franceinfo, la ministre de l’Egalité, Salima Saa, a déclaré que le gouvernement était « pleinement mobilisé » sur la question.
Elle a annoncé l’élargissement d’un système permettant aux victimes de violences sexuelles de déposer plainte dans les hôpitaux, et pas seulement dans les commissariats de police.
Le système, actuellement opérationnel dans 236 hôpitaux, sera étendu à 377 structures d’ici fin 2025, a précisé la Saa.
Le gouvernement espère encourager davantage de victimes à porter plainte.
Alors que le mouvement MeToo a permis aux victimes de violences de se manifester plus facilement et que la police a enregistré le double du nombre de victimes depuis 2016, seules 14 % des victimes ont porté plainte en 2022, selon l’enquête de la VRS.
« Avant et après » Mazan
Le gouvernement a également récemment annoncé une campagne d’information pour aider les victimes potentielles de la soumission de produits chimiques, que Saa a décrit comme « un nouveau fléau ».
La question a été mise en lumière depuis le procès pour viol collectif dans lequel le Français Dominique Pélicot a drogué sa femme Gisèle avant d’inciter des dizaines d’hommes à la violer au domicile familial du couple à Mazan.
Un procès pour viol collectif déclenche des manifestations dans toute la France
La campagne, soutenue par l’association M’endors pas cofondée par la fille de Gisèle Pélicot, comprend une ligne d’assistance téléphonique proposant des conseils sur les endroits où se rendre pour des tests de cheveux, de sang, d’urine, a expliqué Saa.
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé l’expérimentation du remboursement des kits d’autodétection pour les personnes pensant avoir été victimes d’une soumission chimique.
Il y aurait « un avant et un après Mazan », a déclaré Barnier lors d’une visite dans un refuge pour femmes lundi.
Budget augmenté
Le gouvernement a promis d’augmenter l’aide d’urgence pour soutenir les victimes de violence domestique une fois qu’elles quittent leur domicile.
Saa a déclaré que 33 000 personnes avaient bénéficié du fonds depuis son lancement fin 2023.
Les bénéficiaires reçoivent entre 240 € et 1 130 € ; la somme moyenne est de 800 €.
L’année prochaine, le budget alloué passerait de 13 millions d’euros à 20 millions d’euros l’année prochaine.
Les victimes de violences conjugales en France vont bénéficier d’une aide d’urgence
Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour éponger le fardeau croissant de la dette française, Saa a déclaré avoir « réussi » à obtenir une augmentation de 10 pour cent du budget pour l’égalité des sexes, jusqu’à 85,1 millions d’euros.
Cependant, les groupes de défense des droits des femmes réclament un budget total de 2,6 milliards d’euros par an et une « loi-cadre intégrale » pour remplacer la législation actuelle qu’ils jugent « fragmentée et incomplète ».