380 communes à travers la France ont été désignées zones sinistrées naturelles, selon un arrêté publié mardi au Journal officiel. Cela est dû essentiellement aux dégâts causés par les inondations exceptionnelles survenues du 16 au 20 octobre qui ont particulièrement touché les régions du centre-est et du sud du pays.
11 départements relèvent de la désignation « zone sinistrée naturelle », ce qui ouvrira la voie à l’indemnisation par l’assurance des personnes touchées par les inondations du mois dernier.
380 communes ont été touchées en Ardèche, Rhône, Loire, Alpes-Maritimes, Yvelines, Essonne, Lozère, Loire-Atlantique, Eure-et-Loir, Haute-Loire et Corrèze.
Presque toutes les communes ont été touchées par des inondations et des coulées de boue sur la même période du 16 au 20 octobre de cette année.
Au total, plus d’un millier de personnes ont été évacuées ; les routes, les voies ferrées et les écoles ont été fermées et plusieurs milliers de foyers ont été privés d’électricité.
Selon Météo-France, les inondations en Ardèche ont été « les plus intenses jamais enregistrées sur deux jours depuis le début du XXe siècle ».
Olivier Amrane, président du conseil départemental de l’Ardèche, a déclaré : « nous n’avons jamais connu une catastrophe d’une telle ampleur ».
Des millions d’euros de dommages
Par ailleurs, la Caisse publique d’assurance CCR estime le coût des inondations des 17 et 18 octobre dans le Centre-Est, le Sud-Est et l’Ile-de-France entre 350 et 420 millions d’euros.
La combinaison de fortes précipitations tombant sur un sol déjà saturé, après un mois de septembre plus pluvieux que la normale, a entraîné d’importants débordements des rivières locales, a indiqué l’agence d’assurance.
Le fonds de prévention des catastrophes naturelles au centre du débat budgétaire français
La semaine dernière, Météo France rapportait qu’un peu plus d’un an de pluie était tombé sur la France au cours des dix premiers mois de 2024 – pour la première fois depuis 35 ans.
En moyenne, il est tombé 940 millimètres de pluie entre le 1er janvier et le 29 octobre 2024, contre 935 mm sur un an, selon les données de l’institut, qui prend comme référence la pluviométrie moyenne entre 1991 et 2020.
« Cet excès de précipitations n’est néanmoins pas sans précédent dans plusieurs régions », a indiqué le bureau météorologique.
La Corse, au 29 octobre, est encore loin de sa moyenne cumulée sur un an avec 20 pour cent de précipitations en moins, tandis que la Normandie, au nord, enregistre 11 pour cent de moins que sa moyenne.
D’autres régions, comme l’Île de France – où se trouve Paris – ont connu une augmentation de 20 pour cent des précipitations moyennes.
Plan d’adaptation
La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a prévenu que l’augmentation des catastrophes naturelles allait de pair avec le changement climatique.
« Je crois qu’aujourd’hui il faut regarder la situation à bras le corps. Ce sont des épisodes que nous allons vivre de plus en plus régulièrement », prévenait-elle le 18 octobre.
Le changement climatique fait peser des menaces record sur la santé humaine, préviennent les experts
Le 25 octobre, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le lancement d’une consultation nationale de deux mois pour finaliser le nouveau plan d’adaptation de la France au réchauffement climatique.
Le plan est conçu sur la base de l’hypothèse d’un réchauffement de 4°C en France d’ici la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle (contre 1,7°C à ce stade).
Il comprend 51 mesures autour de cinq grands domaines : protéger les populations, assurer les risques, adapter les activités humaines, protéger les espaces naturels et culturels et mobiliser les acteurs publics et privés.