La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé qu’elle était opposée au transfert des deux orques restantes du parc Marineland vers le Japon en raison de l’absence de « réglementation » approfondie sur le bien-être animal.
Wikie et Keijo sont les deux dernières orques vivant en captivité au Marineland d’Antibes, dans le sud de la France.
Lundi, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est déclarée contre la proposition d’envoyer le couple au Japon.
« Il existe aujourd’hui des parcs capables d’héberger des orques », comme « en Espagne », mais « au Japon, il n’y a pas de réglementation aussi poussée en matière de bien-être animal », a-t-elle déclaré à la chaîne TF1.
Situé sur la Côte d’Azur, Marineland a jusqu’au 1er décembre 2026 pour se séparer de ses deux orques, depuis qu’une loi a interdit leur détention en 2021.
Wikie et son fils Keijo sont tous deux nés en captivité dans ce parc, le premier en 2001 et le second en 2013.
Marineland a demandé la semaine dernière le transfert du couple vers le parc de Kobe, dans l’ouest du Japon.
Selon les gestionnaires du site, « le parc a mené plusieurs projets de recherche pour se conformer à la loi (…) et il est apparu que Kobe, qui respecte les normes en vigueur, était la meilleure option ».
Bilan de santé
Cependant, des groupes de défense des droits des animaux comme One Voice ont suggéré un transfert vers un sanctuaire en Nouvelle-Écosse (est du Canada), où les enclos étaient plus grands qu’à Kobe.
Marineland a déclaré que la solution n’était « pas possible ».
La ministre a également indiqué lundi qu’elle était opposée à cette option, suggérant que d’autres parcs respectent la « réglementation européenne » comme celui de Tenerife dans l’archipel espagnol des Canaries.
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One Voice avait demandé une ordonnance du tribunal pour suspendre le transfert le temps qu’une évaluation de l’état de santé des baleines soit en cours.
La présidente de l’association Muriel Arnal a déclaré à l’AFP qu’elle avait écrit au ministère de la Transition écologique pour lui rappeler que « l’état de santé des orques ne permet pas, à notre avis, leur transport ».
Marineland a fait appel de la décision de justice initiale et la cour d’appel d’Aix-en-Provence doit rendre sa décision le 5 décembre.
En mars dernier, deux des quatre orques de Marineland sont mortes, l’une d’une septicémie et l’autre après avoir ingéré un corps étranger.
Face à face avec le Japon
Arnal a déclaré le mois dernier à France Télévisions qu’elle voyait un lien entre le sort des orques et celui de son compatriote militant et protecteur des baleines Paul Watson : une impasse avec le Japon.
Watson, est détenu dans une prison du Groenland en vertu d’un mandat d’arrêt japonais de 2012 qui l’accuse d’avoir endommagé un baleinier dans l’Antarctique en 2010 et d’avoir blessé un baleinier.
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Le Groenland a prolongé la détention le mois dernier, incitant l’équipe juridique de Watson à déposer une demande de nationalité française afin qu’il puisse éviter son extradition vers le Japon.
« Il y a une sorte de résonance tragique. Paul. Les orques. Ce serait une tragédie si les orques allaient au Japon, qui tue les baleines sans se soucier », a déclaré Arnal.
« Nous espérons que le président de la République accordera l’asile politique à Paul et que le ministère de l’Ecologie ne laissera pas Marineland envoyer les orques au Japon. Tout est une question de négociations diplomatiques », a déclaré Arnal.