Les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève illimitée à partir du mois prochain, ce qui pourrait perturber le service ferroviaire pendant les prochaines vacances de Noël.
Les syndicats réclament un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, la division fret de l’opérateur ferroviaire national.
Ils protestent également contre les modalités d’ouverture des lignes régionales à la concurrence, comme l’exige la législation européenne.
Dans une déclaration commune à l’AFP, les syndicats CGT-Cheminots, Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et CFDT-Cheminots ont indiqué que l’action débuterait le 11 décembre.
Les syndicats ont également réitéré leur appel à une grève plus courte, du 20 au 22 novembre.
Les mouvements sociaux à la SNCF ont perturbé à plusieurs reprises les déplacements pendant les vacances scolaires.
En février, les contrôleurs ferroviaires se sont mis en grève pendant un week-end férié, laissant 150 000 personnes bloquées. Une grève de Noël en décembre 2022 a touché quelque 200 000 vacanciers.
La grève des cheminots devrait paralyser les opérations de la SNCF le premier week-end de Noël
En 2023, la Commission européenne a mené une enquête approfondie pour déterminer si la France avait enfreint les règles de l’UE en matière de soutien d’État en subventionnant la division fret de la SNCF à hauteur de 5,3 milliards d’euros entre 2007 et 2019.
En conséquence, le gouvernement français a lancé un processus de restructuration qui verra la première entreprise française de fret ferroviaire disparaître le 1er janvier 2025 et être remplacée par deux sociétés distinctes – Hexafret et Technis.
Les deux sociétés opèreront sous Rail Logistics Europe, filiale de la SNCF, et devraient générer quelque 700 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2025, un chiffre comparable aux résultats de Fret SNCF en 2023.
Ce plan a été négocié par le gouvernement français et la Commission européenne pour éviter une procédure de réorganisation qui aurait pu conduire à la liquidation pure et simple de l’entreprise, qui emploie 5 000 personnes.
Dans leur communiqué, les syndicats « réaffirment qu’un moratoire est possible et nécessaire pour permettre aux différents acteurs de se remettre à la table et de trouver les moyens de garantir non seulement la continuité de Fret SNCF, mais aussi son développement sur le long terme ».