En France, les détenus sont privés de droits fondamentaux tels que la sécurité, les visites familiales et l’accès à la formation dans des prisons de plus en plus surpeuplées, selon un rapport publié cette semaine par les organismes de surveillance des prisons.
L’enquête décrit des conditions marquées par la violence, le manque d’aide juridique et les obstacles aux programmes éducatifs qui pourraient aider les détenus après leur libération.
La surpopulation a conduit à « une défaillance de tous les services publics auxquels les détenus devraient pouvoir accéder », a déclaré Claire Hédon, la Défenseure des droits de la France, dont l’équipe a réalisé l’enquête.
« La surpopulation porte atteinte à la dignité des détenus. »
Le rapport comprend une liste des droits constitutionnels des détenus, rédigée dans un langage accessible et qui sera mise à disposition dans les bibliothèques des prisons.
Les chiffres actuels des prisons font état d’un nombre record de 80 000 personnes détenues dans les prisons françaises, avec des cellules infestées de rongeurs et de punaises de lit. « Il n’y a jamais eu autant de personnes en prison », affirme le rapport.
Hédon, nommé par le président Emmanuel Macron en juillet 2020, a critiqué les autorités pour avoir laissé les conditions de détention se détériorer – faisant écho à un rapport de 2013 qui mettait en garde contre une détérioration des normes.
Le manque de personnel a aggravé les conditions de détention, ce qui a eu un impact sur l’accès des détenus aux soins de santé, selon l’enquête.
La population carcérale française atteint un nouveau record alors que les problèmes de surpopulation augmentent
« Nous appelons les pouvoirs publics à prendre des mesures urgentes et à grande échelle », ajoute le rapport. Hédon recommande un recours accru à des peines alternatives, comme les travaux d’intérêt général, pour alléger la pression sur les prisons.
Le rapport recommande également un contrôle interne pour garantir que le personnel pénitentiaire traite les détenus de manière appropriée.
Le mois dernier, Dominique Simonnot, l’inspecteur général des lieux de privation de liberté, a dénoncé la situation dans les prisons françaises.
Elle a déclaré que les prisonniers français avaient peu de chance de se plaindre de leur sort.
En 2020, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la surpopulation chronique des prisons françaises. Ces critiques ont permis aux détenus de poursuivre les autorités en justice pour avoir fourni des installations médiocres.
(avec fils de presse)