Certaines personnalités du Parti socialiste cherchent à définir les modalités d’une « absence de censure » si le gouvernement dirigé par Michel Barnier venait à tomber.
Tensions croissantes entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) marquent le paysage politique actuel. Jean-Luc Mélenchon, à la tête de LFI, a critiqué dimanche 24 novembre le PS pour sa tentative de créer un « nouvel ensemble commun », ce qui pourrait remplacer l’alliance existante du Nouveau Front populaire. Mélenchon accuse le PS de vouloir établir des liens au-delà du périmètre traditionnel de la gauche. Il a clairement affirmé que « Le PS cherche des partenaires. Mais ce sera sans LFI » dans un message publié sur X, faisant suite aux interventions médiatiques de deux personnalités du PS, Boris Vallaud, chef des députés, et Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen.
Lors de son passage sur France Inter, avec Le Monde et 42mag.fr, Boris Vallaud a exprimé le souhait de rassembler tous les partis, hormis le RN, pour discuter des « conditions d’une non-censure » dans l’éventualité d’un renversement du gouvernement Barnier. Le député des Landes souhaite « réengager le dialogue » autour des initiatives amorcées à la mi-août par les « groupes du Nouveau Front populaire » au Parlement, indiquant leur ouverture à des « compromis sur chaque texte » et leur disposition à débattre sur les « priorités budgétaires ».
Refus de l’idée de « gouvernement technique »
De son côté, Karim Bouamrane, lors de son intervention sur Radio J, a exprimé un désir de voir la mise en place d’un « gouvernement technique » si le gouvernement de Michel Barnier venait à être censuré. Il a décrit un scénario où, en cas de censure, un tel gouvernement serait formé, permettant à chaque acteur de « reprendre ses positions en vue des prochaines élections et de la dissolution à venir ». Bouamrane a en même temps suggéré à certains membres de LFI, aux écologistes, socialistes et électeurs de gauche de « prendre leurs distances avec Mélenchon », qu’il critique pour être focalisé sur « des déclarations vagues » engendrant « le désordre ».
Jean-Luc Mélenchon a réagi vivement sur les réseaux sociaux, indiquant que « Le PS est en train d’organiser un nouveau socle commun avec d’autres à la place du Nouveau Front populaire. Vallaud, Faure, Bouamrane leur tendent la main. Qui empêchera ce changement de ligne au PS ? ». Cette déclaration soulève des questions sur l’avenir des alliances à gauche et l’orientation politique du PS.