Ce lundi, le Sénat accueillera l’examen du projet de loi de finances pour l’année 2025. Parmi les sujets débattus figurera l’amendement proposé par le gouvernement visant à augmenter la taxe sur l’électricité. Le Rassemblement National (RN) a exprimé sa demande au gouvernement de retirer cet amendement, menaçant, dans le cas contraire, de soutenir une motion de censure.
À l’occasion d’un entretien prévu ce lundi 25 novembre à 8h30, Michel Barnier accueillera Marine Le Pen à Matignon pour inaugurer une série de discussions avec les dirigeants des groupes politiques de l’opposition parlementaire. Simultanément, le projet de loi de finances pour 2025 est présenté en séance au Sénat, avec des débats programmés jusqu’au 12 décembre.
Pour ramener le déficit national à 5 % du produit intérieur brut d’ici 2025, l’administration envisage d’augmenter la taxe sur l’électricité. Cette taxe avait été considérablement réduite à cause de la guerre en Ukraine, mais avec un retour à la normale des prix de l’énergie, il semble logique de l’ajuster. Cependant, Marine Le Pen, soucieuse de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, menace le gouvernement d’une motion de censure si le budget n’inclut pas certaines de ses revendications, mettant notamment les tarifs de l’électricité comme un point intransigeant.
Générer rapidement six milliards d’euros
Néanmoins, le gouvernement a affirmé son intention de diminuer les prix de l’électricité de 9 % d’ici 2025 et assure que 80 % des ménages français verront une baisse de leur facture dès février 2025. Malgré une révision à la hausse des taxes, une approche consiste à moduler ces taxes selon les fluctuations du marché de gros de l’électricité, afin de respecter la promesse de diminuer de 9 % les tarifs réglementés.
Le plan est de rehausser ces taxes au-dessus des 32 euros par mégawattheure, une norme d’avant un contexte de crise, en visant 50 euros, alors que le tarif actuel recule autour de 22 euros par mégawattheure. Cette stratégie vise à générer plus de six milliards d’euros pour les finances publiques. Toutefois, Marine Le Pen soutient que sans cette augmentation de taxes, il serait envisageable pour les citoyens de bénéficier de réductions de 20 à 30 % sur leurs factures d’électricité.
Un choix défavorable à l’implantation des entreprises en France
De plus, cette augmentation pose des questions de cohérence dans les politiques publiques. Les taxes sur le gaz, un carburant beaucoup plus polluant, restent nettement inférieures à celles de l’électricité. D’un point de vue économique, dans une optique de transition vers une économie moins polluante et plus électrique, cette décision d’accroître les taxes semble paradoxale.
Elle touche également à la compétitivité, à la souveraineté et à la transition énergétique du pays. Bien que la France ait historiquement bénéficiait d’avantages grâce à ses programmes nucléaires, l’évolution du contexte international sous l’influence d’acteurs comme Donald Trump met en avant le prix de l’électricité comme un facteur déterminant pour attirer ou conserver les entreprises. Ce coût énergétique peut influencer leur décision de rester ou de se délocaliser hors des frontières françaises.