Abdourahmane Ridouane, âgé de 59 ans, fait face à des accusations pour avoir soutenu le terrorisme. Il avait été arrêté au début du mois d’août. Son avocat critique vivement ce qu’il considère comme un « abus de procédure ».
Libération imminente pour un imam menacé d’expulsion
Le président de la communauté musulmane de Pessac, située en Gironde, est sur le point de retrouver sa liberté après avoir été détenu depuis août dans un centre de rétention administrative. Cette décision intervient après l’écoulement de la durée légale de sa retenue, prévue pour se terminer le mercredi 6 novembre. Parallèlement, cet homme âgé de 59 ans devra se présenter devant la justice en janvier pour répondre à des accusations d’apologie du terrorisme, a précisé son avocat ce lundi. Arrêté le 8 août à son domicile suite à un ordre d’expulsion émis par le ministère de l’Intérieur, il avait été transféré en Seine-et-Marne dans un centre sécurisé.
Controverses autour de ses déclarations en ligne
Les responsables publics lui reprochent des déclarations et postures, partagées ou relayées sur diverses plateformes sociales, qu’ils jugent hostiles à la France, l’accusant notamment d’avoir attribué à l’État une attitude d’« islamophobie ». Il aurait en outre exprimé une forme de soutien à des actes terroristes, ainsi que des incitations à la discrimination et à la haine à l’égard des pays occidentaux, de l’État d’Israël, et des citoyens de confession juive. Les autorités s’appuient sur des publications qui « justifient » l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, et qui rendent hommage à Ismaïl Haniyeh, ancien leader du Hamas, suite à son assassinat à Téhéran le 31 juillet dernier. Des recours contre son expulsion ont été successivement rejetés par le tribunal administratif de Paris, puis par le Conseil d’État.
Procédure judiciaire en cours et réactions de la défense
L’imam, dont le lieu de culte avait été la cible de graffitis racistes en mai, devait être jugé en procédure accélérée lundi. Toutefois, son avocat a réussi à obtenir le report de l’audience au 13 janvier, afin de préparer sa défense. D’ici là, le tribunal a décidé de le placer sous surveillance judiciaire, lui imposant de rester sur le territoire français et de se présenter chaque semaine au commissariat de Pessac. Malgré la demande du parquet de le maintenir en détention provisoire, le tribunal a opté pour cette alternative. Me Sefen Guez Guez, l’avocat de l’imam, a critiqué ce qu’il estime être un « détournement de procédure », soulignant que les faits incriminés étaient connus depuis longtemps, y compris le message sur Ismaïl Haniyeh fin juillet, que le Conseil d’État avait déjà mentionné dans sa décision du 17 septembre.