Les accusateurs ont requis une peine de prison de 18 mois, dont six mois à purger immédiatement, ainsi qu’une amende de 30 000 euros. Ils ont également demandé une interdiction de se présenter à des élections pendant trois ans, avec une mise en œuvre immédiate, pour le maire de Perpignan.
Lors de la deuxième journée consacrée à la défense dans le cadre du procès concernant les assistants parlementaires du Front national, désormais Rassemblement national, l’avocat représentant Louis Aliot a vivement critiqué, le mardi 19 novembre, ce qu’il a qualifié d’« accusations indignes ». La semaine précédente, le ministère public avait demandé des peines de non-éligibilité pour l’ensemble des vingt-cinq accusés, y compris Marine Le Pen. Les procureurs ont requis, à l’encontre du maire de Perpignan, une peine de dix-huit mois d’emprisonnement dont six mois fermes, une amende de 30 000 euros, et une interdiction d’exercer un mandat public pour trois années, avec effet immédiat.
Si cette sentence était validée par le tribunal, cela entraînerait automatiquement la perte du mandat de maire pour le numéro deux du Rassemblement national, contrairement à Marine Le Pen. En effet, le Conseil constitutionnel ne déchoit pas automatiquement les parlementaires de leur fonction tant qu’une décision de non-éligibilité n’est pas définitive.
Demande de relaxe
L’avocat Nicolay Fakiroff s’est insurgé au cours de sa plaidoirie en soulignant qu’il ne devrait pas y avoir de « deux poids, deux mesures », en faisant référence au procès du MoDem, jugé pour une affaire similaire. François Bayrou, le président de ce parti, avait été acquitté en février, tandis que d’autres prévenus avaient reçu des peines avec sursis, tant pour l’emprisonnement que pour la non-éligibilité. « Quand on a le privilège de requérir au nom de la société, on respecte l’égalité de traitement devant la loi! », s’est-il exclamé, tout en évitant de souligner que les deux affaires ne sont pas strictement similaires. « Pourquoi serions-nous traités différemment ? Rien ne le justifie, c’est juste parce que c’est nous… »
Le tribunal, durant les débats, a résumé l’enquête qui n’a révélé « aucune trace » du moindre travail de Laurent Salles pour Louis Aliot, se basant uniquement sur un « unique SMS » échangé en l’espace de huit mois entre ces deux personnes. Après près de trois heures de plaidoyer, Nicolay Fakiroff a ainsi demandé la relaxe pour ses clients. La décision finale sera prononcée dans les mois à venir.