Depuis 2019, un différend oppose la dramaturge belge Jan Goossens et une femme au sujet de la garde de leur fille née en 2015. Selon le père, cela fait cinq ans et demi qu’il n’a pas eu l’occasion de rencontrer son enfant.
La chanteuse malienne Rokia Traoré, qui était recherchée par les autorités judiciaires belges, a été extradée d’Italie et incarcérée le vendredi 29 novembre à la prison de Haren, située à proximité de Bruxelles. Cette information a été confirmée par le parquet de la capitale belge auprès de l’AFP. « Elle est arrivée en Belgique et a été placée en détention à la prison de Haren », a déclaré une représentante du parquet, sans entrer dans les détails supplémentaires.
Âgée de 50 ans, Rokia Traoré a été condamnée pour non-représentation d’enfant par un jugement rendu en 2023 par le tribunal correctionnel de Bruxelles. Depuis 2019, elle est en litige avec le dramaturge belge Jan Goossens au sujet de la garde de leur fille, née en 2015. M. Goossens affirme ne pas avoir vu sa fille depuis cinq ans et demi. En juin dernier, la chanteuse avait été interpellée à l’aéroport de Fiumicino à Rome après avoir atterri pour une prestation musicale en Italie, suite à un mandat d’arrêt européen.
Épuisement des recours
Le représentant légal de Rokia Traoré en Belgique, Vincent Lurquin, a expliqué que l’artiste doit informer la justice belge dès son arrivée de son désaccord avec la décision de 2023, ce qui lui permettrait de bénéficier d’un nouveau procès en sa présence. Dans ce contexte, « elle restera incarcérée pendant la durée de cette nouvelle procédure judiciaire », a annoncé la porte-parole du parquet. Cette audience pourrait avoir lieu dès le mois de décembre. Interrogé par l’AFP, Me Lurquin a exprimé son souhait de « parvenir à un accord dans l’intérêt de l’enfant » avec la partie adverse, dans le but d’éviter une nouvelle condamnation pour sa cliente.
Depuis qu’elle a été appréhendée en Italie, Rokia Traoré s’était opposée à son extradition vers la Belgique, mais elle a épuisé toutes les voies de recours devant les juridictions italiennes. La dernière instance, la Cour de cassation italienne, a rejeté sa requête le 20 novembre, ouvrant ainsi la voie à son transfert.