Les nouvelles sorties en salles pour cette semaine sont présentées par Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : « The Substance », réalisé par Coralie Fargeat, ainsi que « L’Affaire Nevenka », signé par Iciar Bollain.
Dans The Substance réalisé par Coralie Fargeat, Demi Moore incarne Elizabeth Sparkle, une ancienne célébrité de la scène hollywoodienne, qui a fait une transition vers la télévision en animant une émission d’aérobic. Cependant, le jour où elle fête ses 50 ans, elle est congédiée par son patron désobligeant, qui la juge maintenant trop vieille pour ce poste.
S’introduisant dans une période de déprime, Elizabeth est approchée par une mystérieuse entité le même jour, qui lui propose d’utiliser The Substance : une potion chimique qu’elle doit s’injecter pour créer une version rajeunie, plus séduisante et énergique d’elle-même. Cette version améliorée, nommée Sue et interprétée par Margaret Qualley, prend alors la place d’Elizabeth à la présentation de l’émission. Cependant, comme ces deux versions d’une même femme doivent apprendre à vivre en alternance une semaine sur deux, les situations se compliquent inéluctablement, plongeant l’histoire, et le film, dans un chaos total.
Coralie Fargeat, qui s’est distinguée par son thriller féministe et saisissant Revenge en 2017, a puisé dans sa propre expérience de vie pour élaborer ce film audacieux produit aux États-Unis. Avec une audace et une modernité toutes assumées, ce film, qui ne s’excuse ni de son mauvais goût ni de son hommage au cinéma de genre et à ses monstres, a bousculé le festival de Cannes. Il a remporté le Prix du scénario, mais a aussi polarisé les critiques.
L’Affaire Nevenka par Iciar Bollain
À la fin des années 90, Nevenka Fernandez, tout juste diplômée, se voit confier un poste de haute responsabilité dans l’administration municipale de Ponferrada, une ville de la région de Castille-et-León, sous la direction d’Ismaël Alvarez, un maire de droite connu pour son clientélisme et ses connexions influentes jusque dans la capitale madrilène.
Au début, séduite par la personnalité de cet homme plus mature, Nevenka réalise rapidement l’horreur à laquelle elle fait face lorsqu’elle tente de s’éloigner de lui. Cette affaire précurseur d’accusations de harcèlement sexuel en Espagne, bien avant l’ère #metoo, voit la victime engager une procédure judiciaire contre ce politicien, malgré son fort soutien public. Abandonnée par certains de ses proches et calomniée, elle refuse de céder. Ce récit poignant est porté avec justesse par Mireia Oriol, qui incarne Nevenka avec brio.
Ce film saisissant nous embarque aux côtés de Nevenka et de son interprète. C’est un travail implacable et virtuose, révélant le talent d’Iciar Bollain, une réalisatrice espagnole qui, bien que peu connue, compte ce dixième film en 25 ans de carrière, et dont le travail mérite vraiment d’être exploré.