Le fabricant d’équipements pour voitures compte environ 110 000 employés à l’échelle mondiale, avec près de 14 000 de ces travailleurs basés en France, qui est le deuxième pays en termes de nombre d’employés après la Chine pour cette entreprise. Pour l’instant, l’entreprise n’a pas donné de détails sur le calendrier concernant ces réductions de personnel.
Huit des établissements de Valeo en France seront affectés par une décision annoncée le mercredi 27 novembre, concernant la suppression d’emplois dans le pays, mais l’impact variera selon les sites. Les installations situées à La Suze-sur-Sarthe, dans le département de la Sarthe, ainsi qu’à La Verrière, dans les Yvelines, seront définitivement fermées. Quant au site de l’Île-d’Abeau, en Isère, il ne fermera pas totalement, mais il connaîtra une réduction de personnel, passant de 308 à seulement 70 salariés.
En tout, 868 emplois sont menacés, incluant 694 licenciements et 174 départs négociés. La direction prévoit également des options de reclassement sur d’autres sites à proximité appartenant au groupe. Pour le moment, les sites implantés à l’étranger ne sont pas touchés par ces mesures.
Une diminution de l’activité
Comme Michelin, Ford ou Bosch, qui ont récemment annoncé également des plans de réduction massive des effectifs, Valeo ressent fortement la baisse des ventes sur le marché européen. L’entreprise, spécialisée dans les systèmes électroniques et l’éclairage, est confrontée aux défis de l’électrification des voitures qui progresse lentement, avec de nombreux reports de lancements de nouvelles productions par les constructeurs automobiles. Ce contexte difficile avait déjà conduit le groupe à signaler en octobre 2024 une révision à la baisse de plus de 3 % de son objectif de chiffre d’affaires pour l’année 2024, à hauteur de 21,5 milliards d’euros.
Vers une succession de difficultés ?
Bien que Michelin, Valeo et Bosch soient des acteurs majeurs du secteur, d’autres entreprises sont également concernées par des difficultés dont on parle moins. Par exemple, à Strasbourg, dans le Bas-Rhin, l’usine Dumarey-Powerglide, qui se spécialise dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques, va réduire ses effectifs de moitié après la perte d’un important client allemand. À Caudan, dans le Morbihan, la situation de l’ancienne fonderie Renault suscite l’inquiétude des employés. Ce ne sont là que quelques illustrations parmi d’autres.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a répertorié environ 250 plans de licenciement en préparation dans l’industrie. Malgré la nécessaire réduction des coûts, les grandes centrales syndicales estiment que compromettre des emplois et fragiliser l’avenir de l’industrie automobile est un choix stratégique discutable. Chaque partie joue son rôle face à une situation économique de plus en plus tendue.