La cinéaste manifeste son engagement social et humanitaire à travers « Bird », un film qui dépeint l’histoire d’un garçon de 12 ans, se situant à l’intersection entre l’enfance et le début de l’adolescence.
Suite à Red Road (2006), Fish Tank (2009), et American Honey (2016), Bird renforce la cohérence de l’œuvre d’Andrea Arnold. Souvent comparée à une version féminine de Ken Loach, Arnold est l’une des figures emblématiques d’un cinéma britannique exigeant, mais désormais rare, qui a su se distinguer au Festival de Cannes à plusieurs reprises.
Avec une empathie marquée pour ses personnages, sans jamais sombrer dans l’emphase ou l’émotif excessif, Andrea Arnold, grâce à un regard à la fois fin et sensible, se renouvelle avec Bird, dont la sortie en salles est prévue pour le mercredi 1er janvier 2025.
Andrea Arnold choisit souvent de peindre le portrait de jeunes femmes, où les histoires servent de révélateurs à leur caractère. Ainsi, dans Red Road, on suit une femme hantée par un homme disparu de sa vie ; Fish Tank dépeint une adolescente rebelle tandis qu’American Honey suit une marginale sillonnant les États-Unis. Avec Bird, l’attention de la réalisatrice se porte sur un garçon en pleine transition vers l’âge adulte. Avec une psychologie toute en nuances, le film évolue vers une trame poétique teintée de fantastique en sa conclusion.
Installé dans le comté du Kent, au sud-est de l’Angleterre, le jeune Bailey, âgé de 12 ans, partage un logement insalubre et précaire avec son petit frère Hunter. Les deux enfants vivent avec leur père, Bug, qui s’est séparé de leur mère. Livré à lui-même, Bailey fait la rencontre de Bird, un jeune homme énigmatique doté de pouvoirs mystérieux, ouvrant ainsi un passage vers une autre réalité.
Incursion dans le fantastique
Arnold, dont la filmographie est ancrée dans le réalisme le plus tangible – elle signe d’ailleurs tous ses scénarios – touche au fantastique grâce aux épreuves atypiques traversées par ses personnages. Bird prend un tournant avec Bailey, un gamin d’origine indo-pakistanaise attachant et protecteur qui veille sur son petit frère. La vie à l’école est pour lui synonyme d’isolement et de harcèlement, mais il fait preuve de maturité et de responsabilité. Sa rencontre avec Bird devient une expérience déterminante.
Le cadre du récit est celui d’une banlieue morne, et Bird bascule progressivement vers l’univers du surnaturel dans sa dernière partie. Andrea Arnold maîtrise ce changement de registre de manière subtile et inattendue. Est-ce réel ou le fruit de l’imagination de Bailey ? Bird est-il le produit de son esprit, symptôme d’une possible crise identitaire ou mentale ? Qu’importe. Cette connexion transforme Bailey à un moment crucial de son existence, moment que la réalisatrice capture avec délicatesse et justesse.
Fiche technique
Catégorie : Drame
Réalisatrice : Andrea Arnold
Distribution : Barry Keoghan, Franz Rogowski, Nykiya Adams
Nationalité : Royaume-Uni/France/États-Unis/Allemagne
Durée : 1h59
Date de sortie : mercredi 1er janvier 2025
Résumé : À 12 ans, Bailey vit dans le nord du Kent avec son frère Hunter et leur père, Bug, qui doit concilier son emploi du temps avec leur éducation. Presque livré à lui-même, Bailey, en quête d’attention et d’expériences nouvelles à l’approche de l’adolescence, partira à la recherche d’autre chose ailleurs.