Jeudi dernier, l’ex-titulaire du portefeuille de l’Economie et des Finances a comparu devant la commission des finances de l’Assemblée nationale pour être entendu.
« Hypocrisie », a-t-il souligné avec insistance. Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie, a décliné toute responsabilité dans la dégradation des finances publiques lors d’une audition devant les membres de la commission des finances, le jeudi 12 décembre. « Je m’adresse à des parlementaires qui, à l’exception du groupe central, ont tout juste adopté en commission 60 milliards de dépenses supplémentaires pour le budget 2025 », a-t-il affirmé.
« Dans ces moments exceptionnels, il aurait fallu faire preuve de courage pour parvenir à un compromis, mais vous avez préféré l’escalade; il aurait été nécessaire d’assurer la sérénité, mais vous avez opté pour le chaos; il aurait fallu viser la stabilité, mais vous avez choisi l’impasse », a continué l’ancien dirigeant du ministère des Finances.
Un semestre d’enquête
« Je ne crois pas que vous soyez le seul responsable de cette situation; en effet, d’autres acteurs politiques seront également appelés ici pour être entendus », a rétorqué le député LFI Éric Coquerel, président de la commission des finances à l’Assemblée nationale. Celle-ci a reçu les prérogatives d’une commission d’enquête pour une durée de six mois (pouvoir de convocation avec obligation de présence, capacités d’investigation, auditions sous serment, etc.), afin d’examiner « les causes des fluctuations et des disparités dans les prévisions fiscales et budgétaires » observées pour les exercices 2023 et 2024.
Début novembre, Bruno Le Maire avait déjà présenté ses explications au Sénat au cours d’une mission d’information. Il avait nié toute « erreur » ou « camouflage » en lien avec la détérioration significative du déficit public.