Alors que l’Unesco prédit qu’un tsunami frappera la Méditerranée d’ici 30 à 50 ans, les scientifiques français mettent en place des systèmes d’alerte – espérant éviter un bilan comme celui de 2004 dans l’océan Indien, lorsqu’un tsunami avait fait jusqu’à 230 000 personnes.
Le tsunami du lendemain de Noël du 26 décembre a été « un signal d’alarme pour que l’humanité fasse davantage, afin de mieux comprendre les risques de catastrophe », a déclaré Kamal Kishore, représentant spécial des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe.
C’est exactement ce que font les scientifiques français, en se concentrant sur le risque de tsunami sur ses côtes méditerranéennes et atlantiques et en installant des systèmes d’alerte précoce.
Tsunami de 2004 dans l’océan Indien : ce qu’il faut savoir 20 ans après
Selon l’UNESCO, il y a 100 pour cent de chances qu’un tsunami d’au moins 1 mètre de hauteur se produise en Méditerranée au cours des 30 à 50 prochaines années.
Activité de surveillance
En 2012, la France a créé le Centre national d’alerte aux tsunamis (Cenalt), doté de sismomètres fonctionnant 24 heures sur 24 pour surveiller l’activité sismique dans tout le pays, dans le but de prévoir les tsunamis sur la côte.
« Nous ne nous attendons pas à ce que les tsunamis dépassent 2 ou 3 mètres de haut, par rapport aux océans Pacifique ou Indien où il y a eu des vagues allant jusqu’à 30 mètres », a déclaré à France Info le directeur de la Cenalt, Pascal Roudil.
Cependant, même des vagues plus petites peuvent causer des dégâts. En octobre 1979, un glissement de terrain sous-marin provoque un tsunami à Nice. Une vague de 3 mètres de haut a frappé la côte, tuant 11 personnes et envoyant l’eau jusqu’à 150 mètres à l’intérieur des terres.
Larmes et prières alors que l’Asie pleure les morts du tsunami 20 ans plus tard
Depuis 2012, une centaine d’événements sismologiques ont été relevés par la Cenalt et certains ont donné lieu à des alertes, mais ils n’ont pas encore enregistré de réel risque de tsunami.
Risque sur la Riviera
Les villes situées le long de la Côte d’Azur ont organisé des exercices pour sensibiliser aux risques et apprendre à la population quoi faire en cas de détection d’un tsunami. Dans certains cas, les gens n’auraient que 15 minutes pour se déplacer vers un terrain plus élevé.
Le littoral du sud-est de la France, entre mer et Alpes, est une zone sismique active, et des tremblements de terre sont régulièrement enregistrés. À la mi-décembre, un séisme de magnitude 3,7 a été enregistré au large de Nice.
Cannes est devenue en janvier la première ville française à être reconnue par l’Unesco comme « Tsunami Ready », grâce à son système d’alerte, ses plans d’évacuation et les exercices qu’elle a organisés.