Dans une interview accordée au journal « Le Parisien », le ministre de la Justice récemment nommé a présenté en détail ses plans initiaux concernant le système pénitentiaire en France.
Il souhaite empêcher les chefs de file du trafic de drogue de continuer leurs opérations depuis la prison. Le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a exprimé son soutien à un isolement plus strict pour les « 100 plus grands narcotrafiquants » emprisonnés en France. Lors d’une interview accordée au journal Le Parisien et parue le samedi 28 décembre, il a précisé ses intentions. « J’ai demandé à l’administration pénitentiaire de me fournir la liste des 100 principaux trafiquants en détention, ceux qui pourraient encore communiquer avec l’extérieur pour poursuivre leurs crimes. Nous allons les placer en isolement, comme cela se pratique pour les terroristes », a-t-il expliqué.
Nomination faite lundi au sein du cabinet de François Bayrou, le nouvel occupant de la Chancellerie a identifié « trois enjeux majeurs qui menacent gravement notre société » : le crime organisé et le trafic de drogue, la surpopulation dans les prisons, et les délais excessifs dans le traitement judiciaire des affaires. À propos de ceux qui sont déjà détenus pour trafic de drogue, il a précisé que le type d’isolement dont il parle ne sera pas « ordinaire », mais plutôt « inspiré par le modèle que nous appliquons aux éminents terroristes capturés », soulignant que « aucun d’entre eux ne peut organiser des actions terroristes islamistes » depuis leur cellule.
Projet pour des prisons de dimension réduite
Le ministre a également parlé de son projet pour la construction de nouvelles installations carcérales qui seraient réservées aux délits mineurs. L’objectif est de « détenir les individus condamnés à des peines brèves, voire très brèves, dans des lieux avec quelques dizaines de places pour une durée de quelques mois, semaines, voire jours ». Ces nouveaux établissements « seraient plus faciles à réaliser et rencontreraient moins de réticences de la part des élus locaux », estime-t-il.
Pour réussir dans ses missions au sein d’un gouvernement fragile, Gérald Darmanin est déterminé à « (se) battre pour obtenir un budget suffisant » dédié à la Justice. Il affirme : « Ce serait une incohérence totale de désigner un ministre de la Justice comme ministre d’Etat, de le placer si haut protocolairement [au troisième rang], de me ramener dans l’équipe gouvernementale, pour finalement ne pas doter mon action des ressources indispensables, tant attendues par les citoyens », a-t-il affirmé.