Maître Julien Pinelli critique sur 42mag.fr « des déclarations très réductrices qui ne prennent pas en compte la complexité du milieu carcéral. »
Gérald Darmanin a fait part de son intention de renforcer les conditions d’isolement pour les « 100 plus grands narcotrafiquants », ce qu’il qualifie comme « une démonstration de ce que devrait être une justice rigoureuse », ainsi que « une déclaration essentiellement politique ». Cette annonce a été faite le dimanche 29 décembre, lors d’une interview accordée à 42mag.fr, et ne manque pas de susciter l’intérêt de Me Julien Pinelli, avocat au barreau d’Aix-en-Provence. Celui-ci exprime ses doutes quant à la méthode employée et à la faisabilité d’une telle mesure. Le nouveau ministre de la Justice a partagé, lors de cette entrevue avec le Parisien, ses premiers plans concernant le système carcéral français.
L’avocat pénaliste s’interroge en ces termes : « Qui, de nos jours, est en mesure de mener une telle évaluation ? » Il pose la question de savoir « qui sera chargé de déterminer ces profils ? », ainsi qu’« à partir de quels critères ? » et, enfin, « qui est censé en assurer le suivi et le contrôle ? ».
Existance de dispositifs d’isolement actuels
Julien Pinelli remet en question le principe même d’un isolement accru pour les « 100 plus grands narcotrafiquants », qu’il estime être « de mise difficile ». Selon lui, « des dispositifs d’isolement sont déjà en place », et ils s’appliquent déjà, comme il le souligne, « aux individus impliqués dans ce genre d’activités ».
Il soutient que même si « on peut faire du bruit et fournir aux gens des images percutantes en leur disant que ces personnes seront totalement isolées du monde, et après tout, se dire qu’ils l’ont bien mérité et que cela rétablira l’ordre », cela reste « un discours très simpliste qui ne tient pas compte de la réalité du milieu carcéral ».