La proposition soumise par le Nouveau Front populaire a été approuvée mercredi soir, recevant le soutien de 331 députés. Franceinfo vous fournit une analyse détaillée des résultats des votes.
Un événement inédit depuis 1962 : le gouvernement renversé par une censure
Le mercredi 4 décembre, un tournant politique a été vécu à l’Assemblée nationale : le gouvernement dirigé par Michel Barnier a été frappé par une motion de censure, une situation inédite depuis 1962. Cette décision fait suite à l’utilisation de l’article 49.3 par le Premier ministre le lundi précédent. Deux motions de censure avaient alors été déposées : l’une par le Nouveau Front populaire, l’autre conjointement par le Rassemblement national et le groupe parlementaire d’Éric Ciotti. La motion émanant du Nouveau Front populaire a mobilisé 331 votes en sa faveur, soit 43 voix de plus que la barre des 288 nécessaires pour atteindre la majorité absolue. En conséquence, la motion présentée par le Rassemblement national n’a pas été soumise au vote.
Une forte mobilisation à gauche et au-delà
L’analyse des suffrages révèle que la motion initiée par le Nouveau Front populaire a recueilli un large soutien des députés de gauche. Tous les parlementaires de La France Insoumise (LFI) ainsi que les Ecologistes ont voté pour. Dans les rangs socialistes (PS), une seule absence s’est distinguée, tout comme chez les membres du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, qui rassemble entre autres des communistes et des élus d’outre-mer.
De leur côté, les représentants du Rassemblement national ont majoritairement soutenu le texte de la gauche, manquant seulement une voix parmi les 124 membres du groupe de Marine Le Pen. Les 16 députés de l’Union pour la Démocratie Républicaine (UDR), dirigée par Éric Ciotti, ont également voté unanimement pour la motion.
Des abstentions notables malgré un large consensus
Au sein du Parti Socialiste, Sophie Pantel, élue de la 1ère circonscription de la Lozère, s’est démarquée en étant la seule à ne pas soutenir la motion du Nouveau Front populaire. Elle avait exprimé, dans une interview à France Bleu, son intention de s’abstenir, affirmant que « les défis actuels exigent des solutions pragmatiques et constructives plutôt que des actions symboliques susceptibles d’exacerber les crises en cours ».
Dans le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, Emmanuel Tjibaou de la Nouvelle-Calédonie, n’a pas participé au vote, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il ne figurait pas parmi les signataires de la motion, comme l’a relaté Outre-mer La 1ère. Pour le Rassemblement national, Sophie Blanc, élue des Pyrénées-Orientales, s’est abstenue de voter la motion avec le reste de son groupe. Elle avait pourtant signé, avec d’autres députés de son département, une déclaration écrite soutenant la motion de censure contre le gouvernement Barnier.
Ce scrutin à l’Assemblée nationale témoigne d’une fracture politique notable et de la montée des tensions au sein du parlement, marquant une page significative de la vie politique française.