Plusieurs personnes qui avaient voté pour Emmanuel Macron commencent à remettre en question la direction choisie par le président. À l’instar de Florentin, son discours récent ne les a pas réconfortées.
Emmanuel Macron a-t-il su convaincre les Français? Le chef de l’État a pris la parole ce jeudi 5 décembre, à la suite de la désapprobation du gouvernement dirigé par Michel Barnier. Selon les données publiées vendredi par Médiamétrie, environ 17,5 millions de téléspectateurs étaient devant leur petit écran pour suivre cette allocution présidentielle diffusée sur plusieurs chaînes.
Ce chiffre représente une part d’audience de 76,2%, ce qui équivaut à plus de 7 personnes sur 10 regardant la télévision à cet instant. Tandis que les oppositions ne cachent pas leur scepticisme face à ce discours, certains partisans d’Emmanuel Macron partagent également ce sentiment mitigé, parmi lesquels Florentin.
Florentin, consultant en ressources humaines, se dit soulagé que le président ait choisi de ne pas démissionner, bien qu’il écoute désormais avec plus de réserve celui pour qui il a voté. Il exprime sa désapprobation quand le président évoque que la dissolution de l’Assemblée nationale a été mal interprétée : « Pour moi, c’était une erreur. Il pensait pouvoir manipuler la situation pour regagner une majorité, mais il s’est trompé« , affirme Florentin.
« Nommer un Premier ministre d’un autre bord serait assez sensé »
Florentin n’adhère pas non plus au terme « front antirépublicain, de l’extrême droite à l’extrême gauche » employé par le président. Il explique : « Je suis d’accord sur le fait que le Rassemblement national a des tendances antirépublicaines, tout en reconnaissant l’importance d’entendre les 11 millions de leurs électeurs. Mais cette expression est trop sévère, trop chargée de sens. »
Il ne s’attendait pas à ce que le président désigne un Premier ministre lors de cette intervention, mais il préconise de tenir compte des résultats des élections législatives: « Pour moi, il serait assez sensé de nommer un Premier ministre d’un autre bord politique. Un socialiste, par exemple, ou quelqu’un du RN. »
Malgré ses réserves, Florentin reste pour le moment attaché au camp présidentiel : « Je suis de moins en moins en accord avec l’ensemble de sa politique, mais si une élection avait lieu demain, je voterais probablement pour Emmanuel Macron. » Le président a d’ailleurs annoncé qu’un nouveau Premier ministre pour un gouvernement « d’intérêt général » sera nommé « dans les prochains jours« .