Le gouvernement français sortant a préparé un budget « spécial » pour permettre au pays de continuer à fonctionner jusqu’à la fin de l’année, après que le Premier ministre Michel Barnier ait perdu un vote de confiance à l’Assemblée nationale, qui avait rejeté une grande partie du projet de budget 2025.
« C’est prêt », a déclaré lundi à la télévision TF1 le ministre sortant du Budget, Laurent Saint-Martin, à propos de la « loi spéciale » préparée par le gouvernement qui, selon lui, permettrait à la France de continuer à générer des recettes et à contracter des emprunts pour financer les services publics.
« En d’autres termes, cela évitera un ‘shutdown' », a déclaré Saint-Martin, faisant référence aux coupes dans les services publics aux Etats-Unis lorsque les budgets ne sont pas adoptés.
La loi spéciale, qui doit être présentée lors de la prochaine réunion du cabinet, permettra au gouvernement de reporter le budget 2024, pendant qu’un nouveau gouvernement sera nommé et qu’un nouveau budget 2025 pourra être préparé et présenté à l’Assemblée nationale.
Barnier a présenté un budget d’austérité visant à réduire le déficit à cinq pour cent du PIB avec 60 milliards d’euros de hausses d’impôts et de réductions des dépenses, qui a été rejeté la semaine dernière.
Il l’a quand même fait adopter, en utilisant l’article 49.3 de la Constitution qui lui permettait d’adopter une loi sans débat – une décision qui a déclenché un vote de confiance, qu’il a perdu.
Le président français Emmanuel Macron a promis de nommer rapidement un nouveau Premier ministre.
Macron soumis à une pression croissante pour reconstruire le gouvernement
Il a rencontré lundi les chefs des écologistes et des communistes, mais pas le Rassemblement national d’extrême droite, qui a annoncé son soutien à la loi de finances provisoire.
Si la loi de finances spéciale permettra de gagner du temps, elle ne résoudra pas les problèmes liés à l’absence de budget 2025, a prévenu Saint-Martin.
L’impôt sur le revenu ne sera pas indexé sur l’inflation, a-t-il déclaré, et de nombreuses personnes finiront par payer davantage d’impôts.
Et cela ne fera rien pour réduire le déficit, qui s’élève cette année à 6,1 pour cent du produit intérieur brut du pays, soit deux fois la limite de l’Union européenne.
Le nouveau gouvernement sera chargé de présenter une nouvelle proposition de budget à l’Assemblée nationale.
« J’espère que cela se fera le plus tôt possible au début de l’année, mais cela prendra des semaines, cela prendra des mois », a prévenu le ministre du Budget.