Le réacteur nucléaire phare de Flamanville, en Normandie, devait commencer à fournir de l’électricité aux foyers vendredi lorsqu’il sera reconnecté au réseau électrique après une douzaine d’années coûteuses de revers techniques.
Alors que Flamanville 3 alimentera à terme jusqu’à deux millions de foyers, l’opérateur énergétique EDF a déclaré que le réacteur ne fonctionnerait pas à pleine capacité dans l’immédiat.
L’opération « sera marquée par différents niveaux de puissance jusqu’à l’été 2025 ».
Le démarrage du réacteur pressurisé européen (EPR) de nouvelle génération intervient avec 12 ans de retard après de nombreux retards et dépassements de coûts.
Le coût du projet, initialement estimé à 3,3 milliards d’euros, a grimpé à plus de 13 milliards d’euros.
Un test réalisé en septembre a dû être interrompu au bout d’un jour en raison d’un « arrêt automatique », avant de reprendre quelques jours plus tard.
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Parier sur le nucléaire
Flamanville 3 est le quatrième réacteur EPR au monde et le plus puissant de France, avec une capacité de 1 600 MW. Il s’agit du 57ème réacteur du parc nucléaire français, qui produit environ les trois cinquièmes de l’énergie du pays.
La France continue de miser sur le nucléaire comme moyen de fournir une électricité relativement bon marché et décarbonée.
Le gouvernement s’est engagé à construire six réacteurs EPR2 de nouvelle génération pour un coût de plusieurs dizaines de milliards d’euros, avec pour objectif de porter à terme ce nombre à 14.
La France va construire davantage de réacteurs nucléaires de nouvelle génération pour atteindre ses objectifs verts
Mais des questions demeurent quant à la capacité d’EDF à concrétiser ses ambitions. Le géant de l’énergie est déjà lourdement endetté, tout comme l’État français, unique actionnaire d’EDF.
L’énergie nucléaire représente environ les trois cinquièmes de la production énergétique française et le pays possède l’un des plus grands programmes nucléaires au monde.
L’Allemagne voisine a quitté l’énergie nucléaire l’année dernière en fermant ses trois derniers réacteurs.