Le député de La France Insoumise explique pourquoi le parti a choisi de décliner l’invitation d’Emmanuel Macron à participer aux discussions sur la future équipe gouvernementale, tout en exhortant le Parti socialiste à faire preuve de bon sens.
« Nous ne pouvons pas prétendre et créer de fausses attentes », a déclaré vendredi 6 décembre sur 42mag.fr le député de La France Insoumise, Eric Coquerel. Ses propos viennent en réaction à l’annonce faite par Manuel Bompard, coordinateur de LFI, qui a précisé que les membres du parti n’accepteraient pas l’invitation d’Emmanuel Macron à l’Élysée prévue pour le lundi 9 décembre.
« Le cadre de cette discussion était clair. Il s’agit d’envisager une coalition gouvernementale, une sorte de rassemblement national », a expliqué Eric Coquerel. Il a rappelé que les élus de La France Insoumise refusent « d’envisager un dialogue avec ceux qui, depuis sept ans, nuisent au pays avec des politiques d’austérité et des mesures néolibérales ». À ses yeux, Emmanuel Macron « essaie de gagner du temps » et vise à « nous diviser. Ce qui est, pour nous, inacceptable ».
Si Emmanuel Macron devait nommer « un ministre de gauche issu du Front populaire qui serait clairement prêt à mettre en œuvre la politique du nouveau Front populaire, y compris ses mesures principales, alors l’idée » de dialoguer avec le président « serait différente », affirme Eric Coquerel. Il ajoute que « si Monsieur Macron veut discuter d’un gouvernement de Nouveau Front populaire, nous nous rendrons immédiatement à l’Élysée pour en discuter. »
Erreur du Parti Socialiste
En cas de participation du Parti Socialiste à une coalition gouvernementale incluant des forces politiques non issues de la gauche, « cela signifierait la fin du PS dans le cadre du Nouveau Front populaire », insiste Eric Coquerel. « Le Nouveau Front populaire ne se limite pas à unir les groupes de gauche. C’est une stratégie et un programme de transformation. » Il précise que LFI est « parfaitement disposée » à poursuivre « avec ceux qui partagent cet objectif ». Toutefois, il estime que « le Parti socialiste, dans ce contexte, rompt clairement avec le Nouveau Front populaire ».
Eric Coquerel en appelle à « la raison » du PS. Il observe que « leurs déclarations ont changé » au cours de la journée de vendredi. « Je pense qu’ils se trompent en suggérant la possibilité de cette coalition. Ils se trompent car cela nous affaiblit, alors que nous sommes dans une position privilégiée par rapport à monsieur Macron », estime le député LFI. « Si le PS revient à la raison et soutient l’idée d’un gouvernement de Nouveau Front populaire, je serai personnellement très satisfait. Je suis sceptique, mais cela me réjouirait. » Cependant, il avertit que si les socialistes persistent « dans cette voie, ce sera un point de rupture ».