Le chef du groupe socialiste au Sénat s’exprime sur France Bleu Nord pour demander une « réorientation ». Il avertit que « maintenir le cap actuel sans changement » n’est pas une option envisageable pour eux.
Lors d’un entretien sur France Bleu Nord, Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, a critiqué de manière humoristique la décision du président Macron de nommer un sixième Premier ministre en l’espace de sept ans. Il a souligné que cela pourrait figurer dans un livre des records vu le nombre important de nominations.
Kanner a évoqué le désir clair du président d’annoncer un nouveau Premier ministre d’ici jeudi, avec l’objectif de constituer un gouvernement complet avant les vacances de Noël. Bien qu’aucun nom précis n’ait été mentionné par le président, Kanner a affirmé qu’une personne serait désignée dans les heures suivantes pour ce rôle.
Toutefois, Macron n’a proposé « aucun » nom, d’après Kanner, qui doute de la stabilité des choix actuels du président. Pour lui, il est essentiel d’établir une stabilité fondée sur une justice sociale, économique et fiscale renouvelée, ce qui nécessite un changement de cap et un nouveau chef de gouvernement, venant de la gauche politique. Selon Kanner, inclure des figures issues du secteur civil qui soutiennent le progrès social pourrait également être bénéfique.
« Un Premier ministre à droite ou centriste : refus catégorique »
Kanner a réitéré son opposition à la nomination d’un Premier ministre appartenant à la droite ou au centre droit. Une telle nomination, selon lui, représenterait juste la continuation des politiques en cours, ignorant les échecs électoraux passés. Il a cité plusieurs revers électoraux qui, selon lui, n’ont pas été suffisamment pris en compte par Macron, incluant la défaite des législatives et des européennes, ainsi que l’échec de la nomination de Michel Barnier marquée par la censure, fait inédit depuis six décennies.
Concernant l’absence d’invitation de représentants de La France Insoumise et du Rassemblement National lors d’une récente rencontre avec le président, Kanner a critiqué la rigidité des positions de Jean-Luc Mélenchon, affirmant qu’une politique exclusivement fondée sur les propositions de Mélenchon n’était pas envisageable.
Au sujet de l’extrême droite, Kanner a qualifié les propositions de Marine Le Pen de vaines promesses, sans explication concrète, notamment en matière fiscale. Il a fermement rejeté l’idée de dépendre du RN, déclarant qu’hier, un accord a été atteint pour ne plus compter sur un parti politique considéré comme non fiable par de nombreux acteurs politiques.