L’entraînement est parfois anodin, mais ce n’était pas le cas mardi soir pour Emmanuel Macron, qui se devait de réfléchir à sa stratégie pour l’année 2025.
Le président de la République est confronté à un grand dilemme pour l’année 2025 : devrait-il adopter une posture plus élevée ou au contraire s’engager directement, comme il l’a souvent fait depuis son élection en 2017 ? Emmanuel Macron semble avoir fait son choix : il optera pour la première option lors de son allocution du mardi 31 décembre, qui aura lieu à 20 heures. Il peaufine encore son discours depuis le fort de Brégançon.
Selon un de ses proches, le président a choisi de se concentrer sur son rôle de chef d’État plutôt que sur celui de chef de gouvernement. Ce proche affirme : « Ce sont les premiers vœux où il prendra la parole en tant que président qui incarne plutôt qu’il ne gouverne directement. Il se positionne donc davantage comme un garant institutionnel que comme un acteur gouvernemental direct ».
Cela démontre une intention de se placer au-dessus de l’arène politique nationale, contrairement à son Premier ministre qui, lundi, était en déplacement sur le terrain à Mayotte. Après les controverses qui ont marqué le conseil municipal de Pau ainsi qu’un départ difficile après sa nomination à Matignon, François Bayrou s’est finalement impliqué en annonçant de nombreuses initiatives dans le cadre de son programme « Mayotte debout ».
Les conséquences de la dissolution
Cependant, ces actions n’ont pas totalement apaisé la colère des habitants de Mayotte, et elles n’ont pas non plus évité certains incidents, comme cette confrontation avec Élisabeth Borne, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, qui a choisi d’ignorer des enseignants locaux venus l’interpeller. Ce qui est clair, c’est que les vœux du président ce mardi soir seront fondamentalement différents de ceux de l’année précédente.
En politique, une année peut sembler une éternité. Souvenez-vous, il y a exactement un an, Emmanuel Macron promettait aux citoyens français que l’année à venir serait synonyme de « renouveau et d’espérance », avec notamment en ligne de mire les Jeux Olympiques et la réouverture de Notre-Dame. Mais ces perspectives ont été chamboulées. La dissolution, qu’il a décidée lui-même, isolé dans son château, a beaucoup contribué à affaiblir son pouvoir et à l’obliger désormais à endosser le rôle d’un président qui préside sans gouverner.