Le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il se rendrait à Mayotte, territoire français de l’océan Indien, « dans les prochains jours » et décréterait une « période de deuil national ». Cela survient alors que les équipes de secours luttent pour nettoyer le pire cyclone qui ait frappé l’archipel depuis près d’un siècle.
Le président Macron a annoncé lundi qu’il déclarerait une période de deuil national à Mayotte et qu’il s’y rendrait dans les prochains jours.
Le cyclone Chido a ravagé une grande partie de l’archipel insulaire de l’océan Indien, au large de l’Afrique de l’Est, qui constitue le territoire d’outre-mer le plus pauvre de la France.
Le président a fait cette annonce dans un message sur X après une réunion d’urgence avec son gouvernement intérimaire lundi soir. « Face à ce drame qui a bouleversé chacun de nous, je décréterai un deuil national », a-t-il déclaré.
Les secours recherchent des survivants au milieu des décombres des bidonvilles renversés par des vents soufflant à 200 km/h ce week-end.
Problèmes sanitaires
De nombreuses zones étant encore inaccessibles, il faudra peut-être plusieurs jours pour déterminer l’étendue complète des dégâts.
Jusqu’à présent, 22 morts et plus de 1 400 blessés ont été confirmés, a déclaré mardi matin à 42mag.fr Ambdilwahedou Soumaila, le maire de la capitale Mamoudzou. Environ 70 pour cent des habitants sont concernés.
« La priorité aujourd’hui, c’est l’eau et la nourriture », a-t-il déclaré.
Les efforts de secours s’intensifient à Mayotte alors que le bilan des victimes du cyclone Chido s’alourdit
« Il y a des gens qui sont malheureusement morts dont les corps commencent à se décomposer, ce qui peut créer un problème sanitaire. »
« Nous n’avons pas d’électricité. Quand la nuit tombe, il y a des gens qui profitent de cette situation », poursuit Soumaila.
Un habitant, Ibrahim Saidi, s’est réfugié chez des proches pendant le cyclone, pour ensuite retrouver sa hutte complètement détruite après le cyclone.
« Tout ce que vous voyez est détruit. Nous remercions Dieu d’être en vie mais ce qui s’est passé est une catastrophe. Je n’ai pas les mots », a-t-il déclaré à la correspondante de 42mag.fr Lisa Morisseau.
Évacuations médicales
Alors que les secours sont en cours, le gouvernement français a également annoncé que les « 25 premières évacuations sanitaires d’urgence » ont été réalisées lundi entre Mayotte et La Réunion.
La ministre française de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a indiqué que ces opérations se poursuivraient dans les prochains jours.
Elle a également déclaré que l’hôpital principal avait subi d’importants dégâts des eaux au niveau des services de chirurgie, de soins intensifs, d’urgence et de maternité.
Les autorités ont indiqué que des efforts étaient en cours pour établir une clinique de campagne et déployer 100 personnels médicaux supplémentaires sur le territoire.
Comment Mayotte d’outre-mer est devenue « un département à part » en France
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a fait état d’une situation dramatique et a prévenu que le nombre de morts allait probablement s’alourdir dans les prochains jours.
« L’île est complètement dévastée. Habitations précaires, bidonvilles, il n’en reste plus rien », a-t-il déclaré.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué que 400 gendarmes supplémentaires étaient en route pour renforcer les 1 600 policiers et gendarmes déployés peu après le passage du cyclone pour « aider la population et prévenir d’éventuels pillages ».
Les autorités ont également instauré un couvre-feu de 22h00 à 4h00 heure locale (19h00 GMT à 01h00 GMT) à compter de mardi soir.
Plateforme logistique
Le principal aéroport de Mayotte étant fermé aux vols civils en raison de nombreux dégâts, seuls les avions militaires peuvent y entrer et en repartir.
La Croix-Rouge française a déclaré avoir établi une base logistique à la Réunion, à environ 1 400 kilomètres de là.
« Nous avons des médecins, des infirmiers, des techniciens spécialisés en sauvetage et déminage, des techniciens spécialisés en pilotage de drones, des chauffeurs de poids lourds. Nous avons une mixité qui répondra au mieux aux besoins de Mayotte », a déclaré à 42mag.fr Baptiste Rivoire, coordonnateur national des opérations de la Protection Civile. .
La technologie spatiale contribuera également aux efforts de secours à Mayotte. Les images des satellites français, fournies via le plan européen Copernicus Emergency Management Service, pourront aider les secouristes dans les décombres, détecter les rues bloquées ou encore couper des ponts, selon Linda Tomazini du département stratégie du CNES, le centre national d’études spatiales. .
(Avec les fils de presse)
