Après un week-end enveloppé dans la gloire de présider la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le président français Emmanuel Macron est revenu sur terre avec une bosse – sommé par son propre camp de nommer un Premier ministre « dans quelques heures » pour mettre fin à l’actuel troubles politiques.
La recherche désespérée d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier se poursuit lundi.
Macron recevra des représentants du groupe indépendant Liot, communistes et écologistes.
Le parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI) a refusé d’y participer et le Rassemblement national d’extrême droite n’a pas été invité.
Le président est à la recherche d’alliés insaisissables pour s’assurer une majorité fonctionnelle au Parlement après que son choix, Michel Barnier, ait perdu un vote de censure la semaine dernière, trois mois seulement après son entrée en fonction.
Le camp de Macron a mis la pression dimanche lorsque la présidente de la chambre basse, Yael Braun-Pivet, lui a demandé de nommer un nouveau Premier ministre « dans les prochaines heures ».
François Bayrou, du parti de centre droit MoDem, et l’un des rares noms circulant pour succéder à Barnier, s’est dit prêt à apporter son aide.
« Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Si je peux nous aider à sortir de tout cela, je le ferai », a déclaré l’ancien ministre et maire de Pau, dans le sud de la France, à la radio locale.
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Tendre la main aux socialistes
Le nouveau Premier ministre français aura besoin du soutien d’au moins 289 des 577 députés de l’Assemblée s’il est capable de gouverner et de faire adopter des lois sans recourir à l’outil constitutionnel que Barnier a été contraint d’utiliser pour adopter le budget 2025 et qui a conduit à sa disparition.
Braun-Pivet, membre du parti Renaissance de Macron, fait campagne pour former un bloc central élargi allant de la droite Les Républicains (LR) aux Socialistes (PS).
« Si vous additionnez notre base commune, Liot et le PS, vous avez 299 députés », a-t-elle déclaré dimanche dans un entretien. « Vous aurez la majorité, donc il n’y aura plus aucune possibilité de censure. »
Le chef du PS a rencontré Macron vendredi dernier pour discuter de « concessions réciproques ».
Braun-Pivet a appelé à « un programme d’action commun » entre ces groupes politiques, axé sur la santé, l’agriculture, la simplification, la décentralisation et éventuellement la représentation proportionnelle.
Extrême droite exclue
Le Rassemblement national d’extrême droite, qui a voté avec LFI la chute du gouvernement Barnier, n’a pas été invité aux négociations de lundi.
Le chef du parti Jordan Bardella frappe néanmoins à la porte de l’Elysée.
« On ne peut pas faire comme si on n’était pas là », a-t-il prévenu dans un entretien à la télévision France 3, ajoutant que le mouvement de gauche avait pour but « d’empêcher les millions de personnes qui ont voté pour le RN de voir s’exprimer leurs idées ».
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Divisé à gauche
Pendant ce temps, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP), arrivée en tête des élections législatives anticipées de juin, est de plus en plus divisée.
Socialistes, écologistes et communistes appellent, à des degrés divers, à la discussion, tandis que la gauche dure LFI refuse de « trahir ses électeurs » en participant à un gouvernement Macron.
« Si les socialistes rejoignent le futur gouvernement, le NFP continuera sans eux », a déclaré le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. « Nous refusons de gouverner avec ce bloc de droite. »
Le député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée, a déclaré qu’il pensait que Macron « trompait tout le monde » et ne nommerait pas de Premier ministre de gauche.
La stratégie du président visait uniquement à « diviser » le NFP, a expliqué Coquerel.
« Il ne peut y avoir de compromis », a déclaré à Franceinfo sa collègue députée LFI Mathilde Panot.
Pendant ce temps, les Républicains de droite ont leurs propres lignes rouges : « Pas de LFI au gouvernement, pas de programme NFP », a déclaré Laurent Wauquiez, chef de file du parti LR à l’Assemblée. Le Figaro.
