Marc Lavoine sera l’invité spécial d’Élodie Suigo dans l’émission du 30 décembre 2024 au 3 janvier 2025. Faisant suite à la sortie de son album « Revolver » en octobre, qui revisite ses plus grands succès en version symphonique, il entreprendra une tournée à travers la France du 24 avril au 14 juin.
L’auteur-compositeur-interprète et comédien Marc Lavoine a fait l’honneur d’être l’invité exceptionnel de l’émission « Le Monde d’Élodie » sur une période allant du 30 décembre 2024 au 3 janvier 2025. Au cours de ces cinq jours, l’émission a permis de retracer les moments marquants de sa carrière qui s’étend sur 40 ans, touchant à la fois à la musique et au cinéma.
En 1985, Marc Lavoine a connu la notoriété grâce à sa chanson emblématique, « Elle a les yeux revolver ». Ce titre figure d’ailleurs sur son album « Revolver », une compilation anniversaire renfermant 18 de ses morceaux les plus connus, enrichis de quatre nouvelles chansons, tous orchestrés avec l’Orchestre symphonique de la radio bulgare. Le chanteur sera également sur scène pour une tournée électro-symphonique à travers la France, prévue du 24 avril au 14 juin prochains.
42mag.fr : Cet album anniversaire a été unanimement apprécié, tant par les critiques que par le public. Est-ce que cette reconnaissance vous a touché ?
Marc Lavoine : Je dois avouer que je ne cours pas après les flatteries, mais ça reste agréable de se sentir apprécié ! Ce n’est pas un reproche mais, pour moi, recevoir un César, une Victoire de la musique ou un Molière, c’est plaisant mais je n’aspire pas à ça. Je trouve ça absurde d’avoir un prix affirmant que je suis le meilleur, qu’il s’agisse du chant, du jeu ou de l’écriture. Les compliments sont plaisants, mais je n’en ai pas besoin pour me pavaner devant mes succès.
Vous êtes né à Longjumeau dans l’Essonne. Avec un père engagé dans le militantisme communiste et une mère rêvant de danse, ont-ils influencé vos valeurs et votre développement personnel ?
Bien que mon père ait souvent été physiquement présent, son absence se faisait ressentir à bien des égards. Il a pourtant façonné une certaine vision du monde pour moi, à travers une éducation pleine de manifestations et l’idée de changer le monde. Ma mère, quant à elle, était une grande influence et une humble présence, et son impact sur ma vie est plus perceptible avec le temps. Je porte en moi quelque chose de mon père, c’est certain, mais je me retrouve réellement dans l’esprit de ma mère.
« C’est ma mère qui m’a mis au monde et qui, aujourd’hui encore, me soutient et me guide. »
Marc Lavoineà 42mag.fr
Ma mère est l’amour de ma vie. Grâce aux souvenirs qu’elle m’a laissés et aux clés symboliques qu’elle a placées dans ma poche, je parviens encore à franchir des portes et à avancer. Je doute que je pourrais autant me déplacer avec seulement les clés de mon père.
Votre premier emploi était ouvreur à l’Olympia. Comment cela s’est-il relié à votre passion pour la musique ?
L’Olympia était devenue ma seconde maison. Travailler là-bas me permettait de gagner ma vie tout en assistant à des spectacles et en étant en contact avec la famille Coquatrix. Jean-Michel, Boris, Paulette, et surtout Patricia, m’ont énormément apporté. Patricia a recommandé à Monique Salmon, une attachée de presse, de m’ouvrir une porte. Celle-ci m’a dirigé vers les éditions du Rideau Rouge, où j’ai rencontré Florence Aboulker. Elle n’a pas écouté mes chansons mais a immédiatement contacté Fabrice Aboulker, en disant : « J’ai un jeune homme intéressant devant moi. Reçois-le. » C’est ainsi que j’ai été signé par les éditions Barclay, entouré d’artistes tels que Véronique Sanson et France Gall. Plus tard, j’ai rejoint Universal, aux côtés de géants comme Léo Ferré et Serge Gainsbourg. C’est ce que j’appelle avoir de la chance.
Avant le succès de « Elle a les yeux revolver », vous aviez sorti « Je ne sais même plus de quoi j’ai l’air » en 1983.
À cette époque, j’ai eu la chance de croiser Monique Le Marcis, une personne clé qui a choisi de promouvoir cette chanson à la radio. Elle a ensuite diffusé « Pour une biguine avec toi ». Lorsque « Elle a les yeux revolver » est sorti en 1985, la diffusion était si intense que cela a créé un véritable engouement, propulsant le titre au rang de succès. Sans même être visible à la télévision, la chanson a atteint des ventes impressionnantes de 300 000 à 400 000 exemplaires. C’est là que tout a vraiment commencé.
« Au début, ‘Les Yeux revolver’ était un morceau difficile pour moi. »
Marc Lavoineà 42mag.fr
On s’est moqué de moi parce que je ne prêtais pas à être un « chanteur pour hommes » à l’époque. Lors de mon premier concert à la Cigale, le public était majoritairement composé de femmes et de la communauté homosexuelle. Je faisais face à des commentaires méprisants, mais cela ne m’a pas découragé. Mon passage dans le film « Le cœur des hommes » a changé la donne. Les hommes ont commencé à apprécier mon personnage et ont témoigné d’une affection que je ne recevais pas auparavant. Jouer ce rôle un peu controversé, c’était en quelque sorte jouer mon père. La réaction a été positive et cela m’a permis de capter un nouveau public.