Lors de sa visite sur l’île ce lundi, qui intervient deux semaines après le cyclone Chido, le chef du gouvernement a dévoilé son projet intitulé « Mayotte debout ». Ce programme a pour ambition de restaurer Mayotte dans un délai de deux ans.
« Une réponse concrète et précise aux préoccupations actuelles », a déclaré François Bayrou lors de la présentation de son initiative « Mayotte debout » devant le conseil départemental de Mayotte à Mamoudzou, le lundi 30 décembre. Le Premier ministre a dévoilé ce plan au cours de sa visite éclair sur l’île, après que l’archipel ait été gravement endommagé par le cyclone Chido. Les propositions du chef du gouvernement ont suscité des réactions mitigées parmi les habitants concernés.
« La solidarité de la nation est insuffisante », déplore le dirigeant d’un collectif citoyen
Fatihou Ibrahime, le président du collectif citoyen de Mayotte, a exprimé sur 42mag.fr un sentiment d’insatisfaction, qualifiant les annonces du gouvernement de « mitigées » et même de « mesures minimalistes ». Il a indiqué que le poids de la reconstruction semble principalement reposer sur Mayotte elle-même, notamment par le biais de « prêts garantis par l’État ». Il a regretté que « l’État se limite à des actions humanitaires », ajoutant que ce moment de crise appelle à davantage de solidarité nationale.
Il reconnaît néanmoins certaines avancées, notamment dans le domaine économique : « Certaines mesures comme la suspension temporaire des cotisations sociales pour les entreprises jusqu’à la fin du mois de mars correspondent à de longues revendications et vont dans le bon sens, » a-t-il déclaré. « Aider les entreprises est crucial pour restaurer la dignité de chaque Mahorais. »
Toutefois, selon lui, le problème principal demeure l’immigration. « Toutes les problématiques de Mayotte sont liées à l’immigration », a-t-il précisé, tout en critiquant le Premier ministre pour ne pas aller assez loin dans la lutte contre l’immigration illégale.
François Bayrou a cherché à « rassurer les Mahorais », d’après un sénateur
Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Ouali, a affirmé que François Bayrou avait été « rassurant sur certains aspects ». Il apprécie particulièrement l’engagement du Premier ministre à travailler étroitement avec les élus locaux, ce qu’il considère comme positif car « nous connaissons nos territoires, notre population et nos priorités ». Il insiste sur l’importance de surveiller l’application de ce plan et de maintenir le dialogue.
Face à des entreprises locales dévastées, Saïd Omar Ouali s’interroge : « Comment ces entreprises pourront-elles remplir le marché de la reconstruction en étant dépourvues de ressources ? » Il espère que les investissements bénéficieront véritablement à l’île et non aux entreprises extérieures, car cela représenterait une difficulté supplémentaire pour la collectivité.
Il aspire à « poursuivre la collaboration avec le Premier ministre et le gouvernement » mais exprime du regret quant à l’absence de discussion sur les « aides aux collectivités », qui doivent également reconstruire leurs infrastructures endommagées.