Dix jours après le passage du cyclone Chido sur le territoire français d’outre-mer de Mayotte, l’archipel peine à se remettre des pénuries persistantes alors que les autorités annoncent la fermeture des abris temporaires le 31 décembre.
Un hôpital de campagne installé sur un terrain de football – à proximité du seul hôpital, dans sa capitale Mamoudzou, gravement endommagé par le cyclone – a commencé à soigner des patients mardi 24 décembre.
Montée par les pompiers de France métropolitaine en 72 heures, la structure temporaire est entièrement équipée et dispose de ses propres sources d’énergie et d’eau. Les médecins et infirmières qui y travaillent affirment avoir traité un grand nombre d’infections.
Augmentation du nombre de morts
Quelque 4 200 personnes ont été blessées dans la tempête, selon le dernier communiqué du ministère français de l’Intérieur. Le bilan officiel des morts est passé de 35 à 39, même si les autorités affirment que le chiffre final pourrait être beaucoup plus élevé.
« La mission d’identification des victimes du cyclone se poursuit, en collaboration avec les maires et les associations », a indiqué la préfecture dans un communiqué en début de semaine.
De nombreuses personnes décédées pourraient avoir été enterrées rapidement, sans avoir été officiellement recensées, et d’autres seraient des migrants sans papiers.
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Les services médicaux de Mayotte ne sont pas en mesure de traiter les cas les plus graves et des centaines de personnes sont évacuées vers l’île de la Réunion, l’autre territoire français de l’océan Indien, de l’autre côté de Madagascar.
« Les médecins m’ont dit, il faut sortir, on ne peut pas gérer les accouchements prématurés », a déclaré à 42mag.fr Carmen, enceinte de sept mois. « Je sacrifierais mon enfant en restant à Mayotte. »
Sur le territoire, des inquiétudes subsistent quant à la propagation de la maladie, après que plusieurs personnes sont mortes du choléra au printemps. Mais les autorités affirment que les conditions sanitaires sont gérées.
« Où iront-ils ?
La régie des eaux produit actuellement chaque jour un peu plus de la moitié de la quantité d’eau potable qu’elle produisait avant le cyclone, selon la préfecture.
L’eau est fournie à tour de rôle, les villages recevant de l’eau huit heures par jour pendant deux jours, puis un jour de congé, l’eau étant livrée par camions.
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L’électricité revient progressivement, avec 35 pour cent des foyers reconnectés au réseau.
À Mamoudzou, quelque 12 500 personnes ont trouvé refuge temporairement dans des écoles et autres bâtiments publics depuis que le cyclone a détruit leurs maisons déjà précaires, pour la plupart des cabanes en bois aux toits de tôle.
Beaucoup manquent encore de nourriture et d’eau de base, et le maire a annoncé mardi que les refuges seraient fermés le 31 décembre, pour encourager les habitants à commencer à reconstruire leurs propres maisons.
« Où iront-ils ? » a demandé Said, un bénévole local qui aide les familles à obtenir de la nourriture et de l’eau. « Ils vont errer dans les rues et semer le chaos. »
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