Lorsque Michel Barnier a été nommé à Matignon, il apparaissait comme la personne idéale pour le poste. Provenant du parti Les Républicains, qui ne disposait que d’une faible représentation à l’Assemblée nationale, il avait acquis une réputation de négociateur aguerri grâce à son rôle dans le Brexit. Voici le récit de ses trois mois à la tête du gouvernement.
Michel Barnier espérait pouvoir rester à la tête de Matignon jusqu’à la fin, mais il a dû quitter ses fonctions le mercredi 4 décembre. Pourtant, à ses débuts, il semblait prometteur : un homme doté d’une grande expérience, reconnu pour ses talents de négociateur et disposé à ouvrir le dialogue. « Il sera essentiel d’avoir du respect envers toutes les forces politiques, » avait-il souligné. Sa mission s’est avérée complexe, ne bénéficiant que de l’appui de 235 députés à l’Assemblée, un nombre bien en-dessous des 289 requis pour obtenir une majorité absolue.
Un chef du gouvernement immédiatement « surveillé »
Très vite, les relations se sont détériorées avec Gabriel Attal, son principal allié au sein de l’alliance. En revanche, les liens ont été meilleurs avec les membres de son propre parti à droite, notamment Laurent Wauquiez. Avec les partis de gauche, le face-à-face a été frontal : Barnier souhaitait réduire considérablement les dépenses publiques, une proposition insupportable pour le Nouveau Front Populaire. Des tensions sont aussi apparues avec le Rassemblement National. Dès le mois de septembre, Jordan Bardella avertissait : « Monsieur Barnier est un Premier ministre placé sous étroite surveillance.«
Les discussions se sont envenimées à la mi-novembre, après qu’une peine d’inéligibilité a été demandée contre Marine Le Pen, coïncidant avec les dernières étapes du débat sur le budget.
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