Le parlementaire de la Gironde, qui a également occupé le poste de ministre délégué en charge des Comptes publics, exhorte les représentants socialistes et écologistes à faire preuve de « sagesse ».
Le « soutien de base pour Michel Barnier » est décrit comme « très solide », mais pas « suffisamment étendu », déclare avec préoccupation Thomas Cazenave, député de Gironde sous l’étiquette Ensemble pour la République et ancien ministre délégué chargé des Comptes publics, lors d’une interview sur 42mag.fr le mardi 3 décembre. Lundi, Michel Barnier, Premier ministre, a recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, ce qui a conduit à la proposition de deux motions de censure : l’une par la gauche, l’autre par le Rassemblement national.
Thomas Cazenave reste convaincu qu’aucun député provenant du soutien commun (EPR, MoDem, Horizons, LR) ne soutiendra les motions de censure, mais il exprime sa crainte que cela ne soit pas suffisant pour garantir la stabilité. Il se tourne donc vers « les élus socialistes et écologistes », soulignant que « le moment est venu d’agir avec responsabilité durant les prochains jours » et que « le pays a besoin de stabilité ». Il les exhorte à adopter « une attitude raisonnable ».
« Soutenir la censure, c’est entraîner le pays dans l’incertitude »
Le député pro-gouvernement estime qu’il « n’est pas trop tard » pour sauver le gouvernement dirigé par Barnier. Il met en avant qu’« voter la censure, c’est entraîner le pays dans l’incertitude ». Reprenant les propos de l’ex-Premier ministre et actuel leader des députés de l’EPR, Gabriel Attal, Thomas Cazenave appelle à la responsabilité, affirmant qu’« un ralentissement économique est en vue, avec la persistance de la guerre en Europe, et que D. Trump pourrait très prochainement entrer à la Maison Blanche ».
L’ancien ministre des Comptes publics met en avant que Michel Barnier a tenté d’intégrer certaines demandes de la gauche dans son projet. Il se demande : « Y a-t-il dans le projet une taxation des plus riches ? Oui. Est-il prévu de taxer les grandes entreprises à hauteur de 8 milliards d’euros ? Oui, c’est une demande portée par une partie de la gauche ». Thomas Cazenave exprime son incompréhension face au comportement de certains élus socialistes qui ne semblent pas s’adapter « au contexte politique actuel » en arrivant à accepter « des compromis ».
« Nous traversons une période cruciale »
Ce mardi, Michel Barnier sera l’invité des journaux télévisés de France 2 et TF1 à 20h. Pour Thomas Cazenave, il est important que le chef du gouvernement délivre « un discours de vérité aux Françaises et Français » car « nous traversons une période cruciale ». Le député insiste sur la nécessité pour le Premier ministre de demander aux citoyens de « s’adresser » à leurs représentants pour « demander de la stabilité » et de les inciter à « ne pas soutenir » la motion de censure contre le gouvernement.
Cependant, si l’exécutif devait tomber, Thomas Cazenave se dit prêt à « tracer une voie pour la stabilité du pays » jusqu’en 2027. Pour ce faire, il estime qu’il serait nécessaire que « les groupes parlementaires des partis de gouvernement s’unissent autour de la table » pour déterminer d’abord et avant tout « les conditions dans lesquelles ils ne censureraient pas un budget futur ».