Sept jours après que le gouvernement de Michel Barnier ait subi un vote de censure, Emmanuel Macron prend son temps avant de désigner celui qui prendra sa place.
L’incertitude persiste autour du prochain chef du gouvernement
Le voile n’est pas encore levé sur l’identité de celui qui occupera le poste de Premier ministre. Selon des informations de l’Élysée, la révélation de ce nom est attendue vendredi matin, le 13 décembre, bien qu’aucune heure précise n’ait été communiquée. Emmanuel Macron a décidé de se donner plus de temps au-delà des 48 heures qu’il s’était initialement accordées mardi.
Des raisons d’un tel retard ?
D’après un député du MoDem, la raison serait que « le président est réellement indécis », malgré une certitude apparente sur son choix initial, « cela devient une farce sans humour », déclare-t-il. Le choix du nouveau chef du gouvernement s’avère crucial car il s’agit de désigner une figure capable de rassembler au sein d’une Assemblée nationale fragmentée. L’entourage du président mentionne qu’il a décidé de « finaliser ses consultations », ce qui signifie qu’il continue de solliciter les leaders de partis politiques pour connaître leurs attentes et positions.
Ces derniers jours, plusieurs noms potentiels pour le poste ont circulé, entraînant immédiatement des vagues de critiques ou des refus au sein de l’arc républicain. Un conseiller ministériel explique : « L’Élysée propose des candidats, teste leurs acceptabilités au sein de la coalition, et observe les réactions. »
À droite : la dualité entre François Bayrou et Sébastien Lecornu
François Bayrou, dirigeant du MoDem, a eu de fréquentes rencontres avec Emmanuel Macron tout au long de la semaine, et il est encore attendu à l’Élysée vendredi matin. Ses partisans le considèrent comme étant au centre des courants politiques entre Les Républicains et les socialistes, étant le « plus petit dénominateur commun ». Cependant, la droite française, incluant notamment Nicolas Sarkozy, se montre réfractaire à cette option, rappelant le soutien passé de Bayrou à François Hollande en 2012, une trahison aux yeux des Républicains.
De leur côté, Les Républicains privilégient Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées, anciennement issu de leurs rangs avant de rejoindre la mouvance macroniste. Parmi les députés LR, on souligne qu’il « a toujours été correct avec nous ».
À gauche : les pistes Bernard Cazeneuve et Roland Lescure
Du côté du Parti socialiste, l’opposition à Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre sous François Hollande, semble s’être atténuée, bien que cela impliquerait l’absence de soutien de la droite.
Pour représenter la gauche, un autre nom s’est distingué récemment : Roland Lescure, ancien ministre attaché à la Renaissance. Toutefois, des critiques sont émises par certains élus de sa propre formation : « C’est loin d’être sérieux », affirme un d’entre eux. D’autres soulignent que Lescure a promu l’idée de discuter des « projets et du ‘quoi’ avant de s’attarder sur le ‘qui' ».
De nombreux autres noms circulent parmi les élus et conseillers cherchant à anticiper la décision finale. Chacun y va de ses spéculations : un notable socialiste pense que « François Bayrou revient sur le devant de la scène après le retrait de Lescure, ce qui est profondément déprimant. On ne peut diriger un pays comme si on jouait à la roulette russe », se lamente-t-il.