Un nouvel ensemble composé de sept enquêteurs sera formé au sein de l’office dédié à la lutte contre la grande délinquance financière, qui compte environ 80 agents au total. Ce groupe devrait être opérationnel au début de l’année 2025.
L’institution de la police judiciaire va inaugurer une unité spécifique consacrée à la lutte contre la « narcorruption », une forme de corruption liée au trafic de drogue, qui est devenue une « arme de choix » pour les organisations criminelles, a révélé le 10 décembre le directeur responsable de l’office s’occupant de la lutte contre les grandes infractions financières (OCLCIFF) à l’AFP. Ces agents spécialisés rejoindront les rangs de l’OCLCIFF, qui appartient à la Direction nationale de la police judiciaire (DNPJ). Cet office central, dont la mission principale est de s’occuper des enquêtes parmi les plus techniques en matière de politiques financières ou d’évasion fiscale, célèbre cette année son dixième anniversaire.
Alexis Durand, chef par intérim de l’OCLCIFF, a souligné auprès de l’AFP que « ces dernières années, les problèmes relatifs à l’intégrité et à la corruption » ont pris une ampleur significative dans les opérations menées par l’office, notamment dans le domaine du crime organisé. Selon le commissaire divisionnaire, « actuellement, la corruption est vraisemblablement devenue l’outil principal employé par les groupes criminels organisés ». Il a poursuivi en expliquant que c’est une « arme invisible et discrète, difficile à détecter », et que le crime organisé a le potentiel de corrompre aussi bien les « agents publics » que « ceux du secteur privé ».
Formation d’un groupe d’enquêteurs pour début 2025
Durand a développé en disant que, « bien qu’on mentionne souvent les dockers », des interrogations subsistent concernant « les aéroports, où des entreprises privées peuvent faciliter l’entrée à certains sites. Le même phénomène est observé avec les sociétés de logistique qui opèrent dans les ports« . Alexis Durand a noté que les trafiquants de drogue « utilisent des méthodes de corruption de plus en plus sophistiquées ».
Par exemple, ils peuvent « employer des ‘courtiers’, qui servent d’intermédiaires pour connecter des trafiquants aux autorités publiques ou aux entreprises privées ». Il est prévu que la nouvelle équipe, composée de sept enquêteurs, sur un total d’environ 80 agents dans tout l’OCLCIFF, soit opérationnelle au début de l’année 2025. Le but de cette équipe sera de « mieux identifier ces délits et d’exploiter au maximum toutes les techniques d’enquête disponibles », selon Alexis Durand.