Dans le budget proposé par Michel Barnier, plusieurs enjeux critiques ont été dépassés. La censure apparaissait alors comme « l’unique solution ».
« Nous avons été obligés » de censurer le gouvernement dirigé par Michel Barnier « pour protéger », car c’était « le seul moyen » de « empêcher un budget qui aurait été préjudiciable », a déclaré jeudi 5 décembre sur France Inter Thomas Ménagé, député du Rassemblement national et porte-parole du groupe RN à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre Michel Barnier remettra sa démission à Emmanuel Macron dans la matinée. « Cette première censure agit comme un avertissement, un signal d’alerte pour le futur Premier ministre », a-t-il ajouté.
« Quand, dans l’ensemble, vous augmentez les impôts de 30 à 40 milliards pour les citoyens français, que vous supprimez des postes dans l’éducation, que vous désindexez les pensions de retraite, que vous alourdissez les charges pesant sur les entreprises, alors qu’il y a déjà un record de faillites d’entreprises en France aujourd’hui », cela franchit « un certain nombre de limites », a expliqué le député du RN.
Un Premier ministre « rompant avec le macronisme »
Les parlementaires du Rassemblement national ont ainsi décidé d’allier leurs voix avec celles du Nouveau Front populaire pour censurer le gouvernement : « Ce n’est malheureusement pas avec légèreté, mais ce sont les institutions qui l’imposent. Par moments, les oppositions doivent unir leurs votes ».
Thomas Ménagé a tenté de décrire le profil idéal du futur Premier ministre. Pour le député, « ce n’est pas une question d’individu, de sélection ou de trouver une perle rare ». Il est essentiel d’avoir « un Premier ministre qui comprendra que les équilibres ont évolué, qui écoutera l’ensemble des groupes politiques, notamment le Rassemblement national, et qui sera surtout en rupture totale avec le macronisme, plutôt que dans la continuité ».