Nora (Vimala Pons) et Henri (William Lebghil) vivent une belle histoire d’amour, marquée par une profonde tendresse. Cependant, leur relation doit faire face à un défi de taille : Henri se retrouve au seuil de la célébrité, ayant obtenu un rôle prestigieux dans un film, ce qui pourrait influencer leur dynamique amoureuse.
Le Beau Rôle, sortant en salles le 18 décembre, est une réalisation de Victor Rodenbach avec Vimala Pons, William Lebghil et Jérémie Laheurte, qui explore la complexité amoureuse au sein du monde du théâtre et du cinéma. Ce domaine est familier au réalisateur, également scénariste. Il a coécrit Platane avec Eric Judor, et a contribué à la série Stalk de Simon Bouisson sur France.tv et à la quatrième saison de Dix pour cent.
Bien que son film semble autobiographique, Rodenbach précise : « Les univers du théâtre et du cinéma me sont intimes, car je suis scénariste depuis douze ans et ma compagne, Pauline Bayle, est metteuse en scène. » Le Beau Rôle est son premier long-métrage.
Henri, étoile montante, crée des remous
Nora et Henri vivent un amour qui se reflète autant sur scène que dans la vie réelle. Tous deux travaillent sur une mise en scène de Ivanov de Tchekhov au théâtre de Reims. Leur troupe, composée de jeunes acteurs talentueux et inventifs, est captivée par le texte brut et poignant de l’auteur russe. Nora, metteur en scène prometteuse et débordante d’énergie, est particulièrement subjuguée.
Henri est l’acteur principal et aussi l’amoureux de Nora, fasciné par son dynamisme, tandis que la troupe prospère joyeusement. Mais tout change lorsqu’Henri décroche un rôle majeur au cinéma. Face à la promesse d’une carrière cinématographique prometteuse, il doit choisir entre son amour théâtral et cette nouvelle opportunité. Pour Nora, cette séparation résonne comme une déchirure : « Comment peux-tu penser que ce n’est pas identique ? » s’exclame-t-elle, éplorée, lors d’une scène émotive en pleine campagne champenoise.
Un air festif de retrouvailles amoureuses
Le Beau Rôle se présente comme une comédie romantique de Noël, revisitant le genre des retrouvailles amoureuses. Ce thème, cher au réalisateur, transparaît clairement : « Ce qui me captive depuis le début, c’est l’amour. L’idée de la réconciliation n’était pas délibérée, elle s’est imposée. Le film échappe pourtant aux conventions strictes de la comédie de remariage même si j’y ai songé durant le tournage. J’aime l’espoir qu’insufflent ces films, un optimisme que je trouve courageux, et il m’importait de raconter l’histoire d’un couple avec un passé commun. »
Le film illustre subtilement les oppositions entre deux milieux. À la tête de sa troupe, Nora est une battante, une gestionnaire aguerrie, appelée à la rescousse en situation de crise.
Elle intervient pour résoudre les problèmes posés par un scénographe excentrique, qui conçoit un décor somptueux mais inutilisable sans crampons. Une antithèse à l’univers bourgeois désenchanté de Tchekhov.
Henri se retrouve perdu lors des castings ou sur le plateau, présentant une candeur lunaire : « Je m’appelle Henri, comme dans Balavoine », plaisante-t-il. Privé de sa « pygmalionne », il s’immerge dans le monde parisien du cinéma, vulnérable face à son charme irrésistible.
Deux talents réunis dans une comédie
Vimala Pons, vue dans La Fille du 14 juillet aux côtés de Vincent Macaigne, a enrichi sa carrière avec des réalisateurs tels que Bruno Podalydès ou Christophe Honoré. Elle incarne brillamment une metteuse en scène en survêtement rouge, mêlant références à Retour vers le futur 2 et au philosophe Wittgenstein pour diriger ses acteurs. Elle semble inarrêtable, sauf lorsque confrontée au propre succès de son partenaire.
Quant à William Lebghil, découvert par Riad Sattouf dans Mes Colocs et Jacky au royaume des filles, il interprète Henri, trop délicat pour l’industrie cinématographique impitoyable.
Sous la direction de Rodenbach, William Lebghil a puisé ses références dans le cinéma new-yorkais des années 1960-70 et les dessins de Sempé, pour exprimer l’errance de personnages dans un cadre trop vaste pour eux. Son personnage, dans Le Beau Rôle, semble parfois figé dans les esquisses de Sempé, une solitude incarnée.

Choisir entre le théâtre et le cinéma ? Vimala Pons, sur France Culture, déclare : « Pour moi, il n’y a pas de différence. L’art que nous pratiquons tous c’est l’interprétation, notre talent commun. »
Le casting judicieux comprend également Salif Cissé, bouleversant en Ivanov dans son monologue amoureux, et Jérémie Laheurte, resplendissant comme un acteur de premier plan. Malgré un scénario léger parfois, Le Beau Rôle affirme que les histoires d’amour ne se concluent pas toujours dans la tristesse.
Fiche technique
Genre : Comédie romantique
Réalisateur : Victor Rodenbach
Acteurs : William Lebghil, Vimala Pons, Jérémie Laheurte
Pays : France
Durée : 1h 24
Sortie : Mercredi 18 décembre 2024
Distribution : Jour2fête et Jonas Films