Bien que 2024 ait été marquée par un niveau sans précédent de suppressions d’emplois, l’industrie continue de se développer.
2024 marque une année contradictoire pour l’industrie du jeu vidéo. Cette première industrie culturelle en France et à l’échelle mondiale continue d’afficher une croissance de 2,1 % comparé à 2023, pourtant, elle a connu un nombre sans précédent de licenciements cette année. En effet, 2024 a vu la suppression de 14 600 postes à l’échelle internationale, soit 4 000 de plus que l’an passé.
En France, le studio Dontnod Entertainment, célèbre pour son jeu Life Is Strange, a récemment réduit ses effectifs d’un tiers. De son côté, le mastodonte français Ubisoft a supprimé des centaines d’emplois et a fermé plusieurs de ses bureaux à l’international.
« Durant la pandémie de Covid-19, le jeu vidéo a été surconsommé, explique Emmanuel Forsans, directeur de l’agence française pour le jeu vidéo. Les investisseurs se sont précipités en pensant avoir trouvé un eldorado. Les studios se sont ainsi largement développés en multipliant les embauches. Cependant, suite au déconfinement, la consommation de jeux vidéo a retrouvé un rythme plus habituel. Par conséquent, les titres qui sortent ne parviennent pas à être rentables. Les éditeurs ont donc décidé de réduire les coûts, en commençant par les effectifs. »
Les éditeurs explorent de nouveaux horizons
Depuis deux ans, le secteur recrute donc moins. « On assiste à une baisse de visibilité, avec les niveaux d’embauche les plus bas enregistrés depuis 2011, » poursuit-il. En parallèle, les éditeurs se tournent vers les productions cinématographiques et télévisuelles. Nintendo, par exemple, a sorti un film sur Super Mario. Avec optimisme, le secteur anticipe une très bonne année 2025 grâce à deux grands événements : le lancement de la console Switch 2 et, plus particulièrement, la sortie tant attendue de GTA VI, après plus d’une décennie d’attente.
En avril dernier, c’est la filiale française de Bethesda qui a cessé ses activités. Le studio, qui a produit les célèbres séries Fallout et Skyrim, est devenu une victime collatérale du vaste programme de réduction d’effectifs mené par Microsoft au sein de ses sociétés filiales.