L’artiste française Claire Tabouret a été choisie pour créer de nouveaux vitraux pour Notre-Dame, un projet soutenu par le président Emmanuel Macron et l’archevêque de Paris mais qui a suscité la polémique.
Claire Tabouret, 43 ans, a été choisie pour réaliser les vitraux contemporains de la cathédrale Notre-Dame de Paris récemment rouverte, en collaboration avec l’atelier verrier rémois Simon-Marq.
L’initiative, soutenue par le président Emmanuel Macron et l’archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich, vise à laisser « une empreinte contemporaine sur ce bâtiment emblématique », ravagé par un incendie en 2019 et entièrement restauré depuis.
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Les nouveaux vitraux devraient remplacer six des sept fenêtres du bas-côté sud de la cathédrale, conçues à l’origine par l’architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc.
Un communiqué commun de l’Elysée et du diocèse de Paris souligne « la qualité artistique exceptionnelle de la proposition et son intégration architecturale – notamment son harmonie avec le vitrail représentant l’Arbre de Jessé (1864), toujours en place dans l’un des chapelles de la même nef ».
Tabouret, qui vit à Los Angeles, a exprimé son enthousiasme face à « l’opportunité d’utiliser son art pour l’unité », en particulier « à une époque marquée par les guerres, les divisions et les tensions extrêmes ».
Liste restreinte
Suite à la signature du contrat avec l’établissement public en charge de la reconstruction de Notre-Dame, une période d’études de six mois est prévue, suivie d’un an et demi pour la réalisation des verrières, qui devraient être mises en place d’ici fin 2026.
Huit artistes, dont Daniel Buren et Yan Pei-Ming, ont été présélectionnés à l’issue d’un appel à candidatures lancé en avril, qui a attiré 110 équipes. Le comité de sélection composé de 20 membres comprenait des conservateurs du patrimoine, des artistes, des membres du diocèse de Paris, l’établissement public chargé de la restauration et le ministère de la Culture.
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Opposition au projet
Cependant, un groupe de défenseurs du patrimoine – mené par Didier Rykner, responsable du site La Tribune de l’Art – s’est opposé au projet, estimant que les vitraux d’origine n’ont pas été endommagés par l’incendie.
Ils ont lancé une pétition qui a recueilli près de 245 000 signatures.
Le groupe de préservation du patrimoine Sites & Monuments envisage d’engager des poursuites judiciaires, qui ne seront possibles qu’une fois l’autorisation de travaux accordée au projet.
Julien Lacaze, président de l’association, a déclaré : « Ces vitraux sont importants pour l’architecture et vont disparaître, même s’il existe des panneaux de verre blanc dans les clochers nord et sud qui pourraient accueillir des vitraux contemporains. »
Le projet contemporain s’est également heurté à l’opposition de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, bien que son avis soit consultatif. La commission s’est déjà opposée à d’autres projets désormais emblématiques, notamment la pyramide du Louvre et les colonnes noires et blanches de Buren au Palais-Royal.
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