La Gaîté Lyrique, un lieu culturel important à Paris, est restée fermée jeudi alors que 250 migrants mineurs non accompagnés poursuivaient leur occupation du bâtiment du centre-ville.
L’occupation a commencé il y a huit jours lorsque des manifestants du Collectif des Jeunes du parc de Belleville ont investi les espaces.
« Nous sommes ici pour revendiquer notre droit au logement, à la santé et à l’éducation », a déclaré à l’AFP Précieux, un migrant congolais qui affirme avoir 16 ans.
« Même si on ne dort plus dans le froid, rester ici tout le temps est un peu ennuyeux », explique Alhassane, un migrant guinéen qui dit avoir 15 ans. Les jeunes reçoivent deux repas par jour, fournis grâce à des dons alimentaires et financiers.
Dans un communiqué, les responsables de La Gaîté Lyrique ont appelé les responsables de l’habitat de la mairie de Paris à apporter en urgence une solution d’hébergement d’urgence.
« Nous regrettons le caractère soudain et forcé de cette occupation », indique le communiqué. « Nous comprenons cependant la légitimité de la demande du collectif de logements pour ces 250 personnes. »
Un porte-parole de La Gaîté Lyrique, David Robert, a déclaré que le lieu était confronté à une situation intenable. « Plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes directes ont été estimées suite à l’annulation d’événements privés et publics ces derniers jours », a-t-il ajouté.
La salle restera fermée jusqu’à nouvel ordre, ont indiqué les responsables de la salle.
« Aucune solution proposée »
« Les conditions ne sont plus adaptées pour accueillir du public, les espaces ne sont pas équipés pour accueillir autant de monde la nuit. Nous sommes également confrontés à des problèmes d’hygiène sur les lieux », a déclaré à 42mag.fr Juliette Donedieu, directrice de La Gaité Lyrique.
« Nous sommes confrontés à un manque de dialogue entre l’Etat et la mairie de Paris », a-t-elle ajouté.
« Nous sommes en contact quotidien avec les équipes de la mairie de Paris, mais nous constatons qu’aucune solution ne nous est proposée. »
Mardi soir, une lettre ouverte à la maire de Paris Anne Hidalgo a été publiée dans le quotidien Libération lui demandant son exigence morale de trouver un logement d’urgence aux personnes occupant le lieu culturel.
Hébergement d’urgence
« Nous n’avons pas de locaux vacants que nous pourrions utiliser du jour au lendemain », a déclaré à l’AFP Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris. Il a déclaré que le logement d’urgence relevait de la responsabilité de l’État.
Il a indiqué être en discussion avec la région Île-de-France pour mettre à la disposition des jeunes migrants l’ancien lycée Brassaï, dans le 15e arrondissement. L’école est vacante depuis sa fermeture en septembre 2023.
« Il s’agit d’une occupation illégale d’un immeuble par des migrants reconnus majeurs par les services sociaux de la mairie de Paris », a indiqué la préfecture d’Île-de-France.
« Il appartient au propriétaire, s’il le souhaite, de saisir les autorités judiciaires et policières concernant cette situation », ajoute-t-il.
Des mineurs isolés ont occupé la Maison des Métallos, dans l’est parisien, entre avril et juillet 2024.
Ils ont été transférés dans des gymnases après le refus initial des autorités de réquisitionner le lycée Brassaï.
(avec fils de presse)