L’intrigue se concentre sur le parcours de deux individus, une jeune femme qui, bien que vivant une existence confortable, se sent déconnectée de ce qu’elle traverse. Le garçon, quant à lui, semble également désorienté dans son quotidien. Ce récit est au cœur du prochain long-métrage d’Alex Lutz, « Connemara », qui s’inspire du livre de Nicolas Mathieu, un auteur originaire de la région d’où vient aussi Lutz. Lors d’une journée de tournage à Épinal, l’équipe a mis en scène des moments tels qu’un mariage, avec des figurants et du vin factice. Le média Brut était présent pour observer ce processus créatif.
Alex Lutz, le réalisateur, nous fait découvrir l’univers de son film en expliquant : « Nous sommes dans une salle municipale près d’Épinal, où se déroule le tournage de Connemara, que j’ai le privilège de diriger. » Un figurant originaire de cette région des Vosges partage son expérience : « Je suis natif des Vosges, effectivement, je vis à proximité d’Épinal. Le tournage se passe à merveille. »
Une autre participante locale exprime son intérêt : « J’avais lu le livre qui m’avait beaucoup captivée. J’étais curieuse de découvrir l’envers du décor. » Alex Lutz dévoile ensuite son attachement personnel à la région en affirmant : « Je suis aussi originaire du Grand Est. Je viens de Strasbourg et la famille de mon père est en Lorraine, donc cette région a du sens pour moi. C’est aussi pour cela que j’avais envie de situer cette histoire ici. »
Une exploration des déterminismes sociaux et du passage du temps
Alex Lutz décrit l’intrigue de son film comme suit : « C’est l’histoire de deux individus qui se croisent après avoir fréquenté le même collège, bien qu’ils évoluent dans des milieux sociaux assez distincts. » Il poursuit en expliquant que le film relate le parcours de « une jeune femme un peu perdue, qui ne s’épanouit plus dans la vie confortable qu’elle mène. De son côté, un homme connaît une situation similaire, se sentant également égaré. »
Le metteur en scène partage une affinité particulière avec le style de Nicolas Mathieu, déclarant : « Sa manière d’écrire me touche profondément. Nous abordons des thèmes similaires, comme la question du temps, de son utilisation, des déterminismes sociaux, et l’art du portrait. »
Quand on l’interroge sur la tranche d’âge des protagonistes, qui se situent dans leur quarantaine, Alex Lutz répond : « Cela montre qu’il reste encore du temps à parcourir, un chemin à tracer. C’est peut-être le moment où l’on peut éviter totalement de s’oublier, de ne pas perdre de vue l’enfant que nous avons été. Cependant, c’est aussi l’âge où l’on prend conscience de la distance déjà parcourue. »
Un long métrage rempli d’émotions intimes
Pour Alex Lutz, ce long métrage porte une charge émotionnelle personnelle, comme il le confie : « J’ai perdu mon père, et c’est en partie pour cela que j’ai souhaité réaliser ce film. Ce n’est pas forcément une œuvre qui lui rend hommage, mais cela m’émeut, même si je ne sais pas précisément pourquoi. »
Il ajoute : « Cependant, ce qui est particulier, c’est qu’au début de la rédaction du scénario, mon père était encore en vie et il est décédé durant le processus d’écriture, ce qui a influencé ma manière d’écrire. Cela a rendu l’expérience d’écriture assez unique et intense. »
En parlant de la figure paternelle présente dans le livre, Alex Lutz explique : « Dans le roman, ce père prend une importance singulière, car c’est l’âge où l’on commence à percevoir la finalité de la vie, et l’on doit apprendre à faire avec. »
Les acteurs Mélanie Thierry et Bastien Bouillon louent le travail d’Alex Lutz, saluant son approche à la fois humoristique et profonde. Le réalisateur conclut en espérant que le film saura toucher les spectateurs : « comme le livre a su toucher ses lecteurs, et parce que nous y mettons beaucoup de passion, il parle de nombreuses petites choses universelles. »