Elle déplore que « de nombreuses procédures concernant les viols soient souvent abandonnées » et constate également que « nombre d’enquêtes menées aboutissent finalement à des classements sans suite ».
Vers une redéfinition légale du viol
Isabelle Rome, magistrate et haute fonctionnaire, propose une réforme de la législation relative au viol afin d’intégrer la notion de non-consentement. Cette suggestion intervient à la suite du verdict rendu dans l’affaire des viols de Mazan, comme elle l’a exprimé jeudi 19 décembre sur 42mag.fr.
Une inquiétude sur le traitement des affaires de viol
Ancienne ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que de la diversité et de l’égalité des chances, elle déplore que de nombreuses plaintes pour viols soient archivées sans suite, approximativement 70% d’entre elles. Elle ajoute que de nombreuses enquêtes se soldent par des non-lieux. Selon elle, le viol n’est pas uniquement un problème féminin mais une problématique affectant l’ensemble de la société. Elle est encouragée par l’engagement des législateurs à ce sujet.
L’expérience judiciaire d’Isabelle Rome
En tant que juge d’instruction et présidente de cour d’assises, elle a observé que si la justice ne réussit pas à démontrer un acte intentionnel de l’accusé—tel qu’une violence, une contrainte, une menace ou une surprise—les cas se terminent généralement par un classement ou un non-lieu. Elle note avoir souvent eu l’impression, dans certains cas, que la victime n’avait pas réellement consenti, mais repartait avec une douleur sans répit.
La nécessité d’un changement de perspective
Isabelle Rome insiste sur la nécessité d’une nouvelle approche affirmant que tout rapport sexuel sans consentement explicite doit être considéré comme un viol. Elle appelle à une meilleure compréhension du refus de consentir.
Améliorer la qualité des enquêtes
Pour qu’un réel changement s’opère, elle suggère aussi d’améliorer les investigations. En évoquant le Grenelle contre les violences conjugales de 2019, elle parle de renforcer la formation des professionnels intervenants et de créer des guides d’entretiens avec les questions à poser impérativement. Selon elle, ces efforts doivent s’accompagner de prévention et d’éducation, ciblant particulièrement les jeunes générations.