Sarah Durocher, qui est à la tête du Planning familial, souligne qu’actuellement, « une femme sur trois » éprouve toujours des obstacles pour accéder à l’avortement, en raison des « délais » et des « jugements » auxquels elles doivent faire face.
La fragilité persistante du droit à l’avortement
Le droit à l’interruption volontaire de grossesse en France demeure précaire et fait fréquemment l’objet de contestations, comme le souligne Sarah Durocher, présidente du Planning familial, en ce vendredi 17 janvier, jour commémorant les 50 ans de la loi Veil. Elle met en avant la difficulté que rencontrent encore les femmes pour accéder à un avortement, décrivant ces difficultés comme de véritables « parcours du combattant ».
Les obstacles à l’effectivité du droit
Selon Sarah Durocher, actuellement en France, le droit à l’avortement n’est pas pleinement garanti. Elle exprime son inquiétude face à la résurgence des mouvements « pro-life », à la montée de l’extrême droite à l’échelle internationale et à l’impact potentiel de l’administration Trump aux États-Unis, mentionnant que ces mouvements bénéficient souvent de solides financements.
Les défis pour les femmes en France
D’après une interview menée par 42mag.fr, la question de savoir si des obstacles subsistent pour une femme souhaitant interrompre une grossesse en France se pose. Sarah Durocher confirme que bien des femmes doivent encore affronter de nombreuses difficultés. Elle évoque la question des délais et le jugement social persistant envers celles qui avortent, précisant qu’environ une femme sur trois est concernée. Ce silence démontre le poids social et la culpabilité qu’elles subissent encore, souligne-t-elle.
Voyager à l’étranger pour avorter : une réalité persistante
Malgré l’allongement du délai légal de deux semaines au cours des deux dernières années, certaines femmes doivent toujours se rendre à l’étranger, parfois jusqu’aux États-Unis, pour avorter, faute de moyens ou de délais suffisants en France. Sarah Durocher souligne que cet obstacle est particulièrement injuste socialement, car il touche principalement les femmes les plus défavorisées qui ne peuvent pas se permettre de voyager pour exercer ce droit.
La liberté de choix : un combat permanent
Les activistes féministes ont accompli des avancées significatives, mais l’accès à l’avortement reste inégal. Sarah Durocher compare cette lutte à un vélo, affirmant qu’il faut continuer à pédaler pour ne pas tomber en arrière. Elle reconnaît que malgré l’évolution de la législation, le droit à l’avortement n’est toujours pas pleinement effectif en France aujourd’hui.
Les pressions en milieu hospitalier
Des témoignages recueillis par le Planning familial révèlent que certaines femmes subissent encore des jugements et des pressions de la part du personnel médical et de leur entourage lorsqu’elles décident d’avorter. Une étude menée avec l’Ifop a indiqué que plus de 80% des femmes ayant avorté ont ressenti des pressions de divers milieux, ce qui perpétue le tabou et le silence autour de cette pratique.
Lutter contre la désinformation sur internet
Il y a dix ans, un numéro d’information sur l’avortement a été créé pour contrecarrer les campagnes de désinformation menées par certains groupes. Malheureusement, ces mouvements disposent de vastes ressources, rendant la lutte difficile. Lorsque l’on recherche des informations sur l’avortement sur Internet, il est courant de trouver des sites de désinformation. Sarah Durocher exprime ses préoccupations quant aux impacts possibles de la politique internationale sur ces dynamiques.