Lors du premier tour de l’élection législative partielle qui se tient ce dimanche en Isère, les partis Renaissance, Les Républicains, ainsi que le centre ont choisi de présenter chacun leur propre candidat. Cette situation alimente une certaine anxiété parmi les alliés habituels du Premier ministre.
Sur le tableau de bord des soutiens de François Bayrou, le voyant des tensions s’est allumé. Les divergences entre les partenaires du Premier ministre deviennent préoccupantes, surtout avec le premier tour de l’élection législative partielle en Isère qui s’est déroulé le dimanche 12 janvier 2025. Chaque formation politique a décidé de présenter un candidat distinct. Plutôt que de concourir ensemble dans une unique voiture de course, ils partent sur la ligne de départ avec trois véhicules distincts : un pour le parti Renaissance, un pour les Républicains, et un pour le centre indépendant, tout cela face à une gauche unifiée. Le danger qui les guette est de manquer l’occasion d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale. S’agit-il d’un incident isolé ? Un membre influent du centre confie à 42mag.fr que « quarante autres circonscriptions sont en attente au Conseil constitutionnel » en raison d’élections annulées. Par conséquent, il y a potentiellement 40 sièges en jeu, et selon lui, il est impératif de « mettre de l’ordre dans ce désordre » au sein de cette alliance temporaire.
« Il n’y a pas de fondements communs »
Les trois derniers mois n’ont vu aucun effort pour renforcer la cohésion des alliés. Pire, les désaccords ont été exposés publiquement. À l’Assemblée, Laurent Wauquiez mène la droite, tandis que Gabriel Attal dirige les Renaissance. Chacun cherche à remporter ses propres succès, avec des frictions fréquentes relayées par les médias. Pourtant, tous sont alliés avec Michel Barnier, l’ancien chef du gouvernement. Le débat sur le nouveau budget en cours révélera si la droite compte rester aux côtés de François Bayrou. « Il n’y a pas de fondements communs, rien qui nous unit vraiment », déplore Éric Woerth, un député macroniste, à 42mag.fr. « C’est une belle voiture, mais sans carburant ou sans batterie chargée », ajoute-t-il.
Des responsables suggèrent qu’il est temps de travailler ensemble, de trouver des terrains d’entente. Pas uniquement sur les questions budgétaires — un défi en soi — mais également sur les enjeux régalien. Un élu macroniste affirme qu’il n’y a « aucune différence idéologique au sein du bloc central ». Selon lui, une meilleure coordination entre les partis et les groupes au Palais Bourbon est nécessaire, des espaces de discussions véritables et non simplement un déjeuner hebdomadaire entre dirigeants. Cette approche, qui vise à renforcer la cohésion et à éviter les clivages lors des élections, est partagée par d’autres figures importantes de cette coalition de soutiens.
D’après plusieurs observateurs, cette initiative doit provenir de Matignon. Michel Barnier n’a jamais cherché à s’imposer en leader de la majorité, mais la situation a changé depuis. Autrefois, Barnier avait instauré une quasi-cohabitation, une situation désormais révolue avec François Bayrou, allié d’Emmanuel Macron. Un de ses proches révèle à 42mag.fr qu’il est motivé à créer les liens manquants, mais demande de la patience : sa déclaration de politique générale est prévue pour le mardi 14 janvier 2025. Cette étape devrait permettre de clarifier qui seront véritablement ses alliés.