En raison de la hausse des incidents causés par les conditions météorologiques extrêmes, la prime supplémentaire pour « catastrophe naturelle » est en augmentation. En 2023, les événements climatiques désastreux ont engendré une dépense de 6,5 milliards d’euros pour les compagnies d’assurance en France.
En 2025, on assistera à une augmentation des tarifs pour les assurances habitation et automobile. Dès le 1er janvier, la taxe « catastrophe naturelle » sera révisée à la hausse. Cette taxe additionnelle passera de 12% à 20% pour les assurances habitation, tandis que pour les assurances automobile, elle grimpera de 6% à 9%.
Ces pourcentages étaient restés inchangés depuis un quart de siècle. Toutefois, avec la recrudescence des sinistres causés par des phénomènes naturels, le gouvernement a pris la décision de renforcer le dispositif d’indemnisation des dommages. Cette révision de la taxe supplémentaire a été actée par les autorités et s’appliquera à tous les résidents français possédant une assurance habitation et/ou automobile.
Des catastrophes comme les inondations en Ardèche, dans le Pas-de-Calais ou en Seine-et-Marne, la tempête Kirk dans la partie nord du pays, ou encore un cyclone à Mayotte ont marqué l’année 2024, entraînant la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle dans plusieurs centaines de communes.
Une explosion des coûts liés aux catastrophes
Alix Roumagnac, en charge de la section risque de Météo France, anticipe une utilisation accrue de ce fonds d’indemnisation : « Nous anticipons une mobilisation croissante de ce dispositif, justifiant ainsi l’augmentation de la taxe supplémentaire. Les études montrent par ailleurs une probable multiplication par deux des coûts liés aux catastrophes dans les trois prochaines décennies, d’après les analyses de la caisse centrale de réassurance. »
Cet ajustement de cotisation correspond en moyenne à un surcoût d’environ 17 euros par an pour chaque foyer. Selon Alix Roumagnac, cette revalorisation est essentielle pour garantir la pérennité du dispositif « catastrophe naturelle ». « Avec la multiplication des événements climatiques, les réclamations se multiplient, précise-t-il. Le fonds souffrait d’un déséquilibre, les dépenses excédant les recettes disponibles. »
Malgré cette réévaluation tarifaire, les acteurs de l’assurance expriment leur déception face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de stratégie ambitieuse en matière de prévention des risques naturels. Pour eux, le fonds Barnier, spécifiquement conçu pour financer des initiatives de réduction de vulnérabilité, reste insuffisant. En 2023, les phénomènes climatiques ont occasionné des pertes de 6,5 milliards d’euros aux compagnies d’assurance françaises.