Après la mort tragique d’un adolescent de 14 ans, victime d’une agression au couteau à Paris ce week-end, Nicolas Bray, secrétaire académique du SNPDEN-Unsa pour la région parisienne et responsable du lycée Fénelon à Paris, partage son expérience. Il mentionne qu’il a, à quelques reprises, fait face à des situations où des élèves avaient sur eux des couteaux. Toutefois, il précise que ces incidents ne se produisent pas de manière habituelle ou courante.
« Il ne s’agit pas seulement d’éveiller les consciences et d’instaurer des mesures préventives, il convient aussi de prêter attention aux discours des parents« , souligne Nicolas Bray, secrétaire académique parisien du SNPDEN-Unsa et chef d’établissement du lycée Fénelon à Paris, lors de son passage sur 42mag.fr le mercredi 29 janvier. « Les parents doivent inculquer à leurs enfants l’importance de ne pas résoudre les conflits par eux-mêmes« .
La mairie de Paris a dévoilé son « plan couteau » le mercredi 28 janvier, suite à la tragédie qui a coûté la vie à un adolescent de 14 ans. Ce jeune a été attaqué mortellement par deux mineurs, après avoir refusé de céder son téléphone portable. Cette agression, survenue à la sortie de son entraînement de football dans le 14e arrondissement, a entraîné le décès d’Elias, poignardé à l’épaule. L’arme incriminée a été retrouvée chez les parents du principal suspect, lequel était accompagné d’un complice lors de l’événement tragique. Les deux protagonistes ont respectivement 16 et 17 ans.
« Il est ardu de déterminer précisément combien de jeunes portent des armes, néanmoins, je partage l’observation que ces porteurs se rajeunissent »
Nicolas Bray, secrétaire académique pour Paris du SNPDEN-Unsaà 42mag.fr
« Le problème des affrontements entre bandes, avec les conséquences dramatiques que nous connaissons, est souvent le fait de jeunes individus, » souligne également le proviseur du lycée Fénelon dans le sixième arrondissement de la capitale.
« Trouver un couteau, c’est généralement le fruit du hasard »
Dans son lycée, Nicolas Bray a parfois été confronté à des élèves apportant un couteau « mais cela reste rare et sporadique« , précise-t-il. « Les jeunes expliquent à chaque fois que c’est pour leur propre protection. Après confiscation, l’arme est transférée à la police, qui intervient à la demande du chef d’établissement, selon la situation. Toutefois, l’élève concerné est systématiquement convoqué en conseil de discipline.«
« La découverte d’un couteau est généralement fortuite« , affirme Nicolas Bray. Les idées de mettre en place des détecteurs de métaux à l’entrée ou d’effectuer des fouilles systématiques refont surface après chaque agression scolaire, mais pour lui, ces mesures ne sont pas les bonnes : « Avec 2 000 élèves dans mon lycée, il faudrait environ 6 heures pour fouiller tout le monde à l’entrée. Nous vérifions les sacs de manière aléatoire, mais un couteau est facile à dissimuler. » Selon lui, même ces dispositifs ne garantiraient pas une sécurité totale : « Aux États-Unis, malgré la transformation des écoles en véritables forteresses, les fusillades demeurent un problème. L’efficacité réside plutôt dans l’aspect humain« , conclut-il.