Ce lundi midi, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice se rencontrent pour partager leur premier « grand déjeuner de travail ». Cette réunion est une manière pour ces deux figures politiques de droite, qui cherchent individuellement à marquer leur présence, de démontrer leur coordination et entente.
Premier rendez-vous politique crucial
Le lundi 6 janvier marque un important premier rendez-vous politique, qualifié de « grand déjeuner de travail », annoncé par Gérald Darmanin lors de sa visite à Marseille le mercredi 1er janvier. Les discussions à l’ordre du jour concernent la future législation sur le trafic de drogues, la lutte contre le terrorisme, et les moyens d’optimiser l’efficacité du système judiciaire. L’atmosphère sera teintée d’une certaine complicité, presque romantique, entre les deux ministres qui échangent des paroles empreintes de bienveillance ces derniers temps. Le nouveau ministre de la Justice ne tarit pas d’éloges envers son homologue, soulignant leurs nombreux points communs. Les termes comme « duo », « tandem » et « binôme » sont fréquemment relayés dans les médias par leurs collaborateurs.
Une entente ministérielle prometteuse
Soulignant leur bonne entente, les ministères de l’Intérieur et de la Justice affichent désormais des relations fluides, un changement notable après les divergences idéologiques marquées avec l’ancien ministre Didier Migaud. Bruno Retailleau et Gérald Darmanin échangent presque quotidiennement et envisagent même des déplacements conjoints. Bien que vingt-trois ans les séparent, leur parcours politique est marqué par une même appartenance : l’un est plutôt en ligne avec François Fillon, l’autre avec Nicolas Sarkozy, mais tous deux prônent l’autorité et la fermeté. Ils partagent aussi une appétence pour les déclarations percutantes. Cependant, la nouvelle dynamique gêne quelque peu l’entourage de Retailleau, qui était auparavant au centre de la scène. Le retour au gouvernement de Darmanin bouscule cet équilibre, bien que les sondages montrent que tous deux jouissent d’une popularité significative.
Un équilibre fragile entre coopération et rivalité
Un ancien du Sénat prédit que « une forme de compétition » pourrait inévitablement émerger entre eux. Selon lui, « Bruno Retailleau se découvre des ambitions, tandis que Gérald Darmanin n’a jamais caché les siennes », surtout à l’horizon de l’élection présidentielle de 2027. Leur objectif ? Séduire l’électorat de droite, l’un par le biais des Républicains (LR), l’autre avec les soutiens macronistes. Pour le Premier ministre François Bayrou, cette collaboration actuelle est pratique, selon un conseiller d’un ministre influent. Ces deux ministres sont souvent perçus comme les voix les plus cohérentes sur les dossiers régaliens. Ce tandem est vu comme un moyen de détourner l’attention des débats budgétaires, tout en facilitant les discussions interpartis en dehors des feux des médias. Toutefois, ce partenariat au service du gouvernement pourrait, à terme, se transformer en rivalité ouverte.