Nicolas Chabanne, créateur de la marque C’est qui le patron, a participé à l’émission Ma France diffusée jeudi 16 janvier sur « ici ».
« Tout est en place pour démontrer à grande échelle qu’il est possible d’aider les agriculteurs et pourtant, rien ne se concrétise, que ce soit sous ce gouvernement ou les précédents », déclare Nicolas Chabanne, le créateur de la marque « C’est qui le patron », lors de l’émission Ma France diffusée le jeudi 16 janvier sur « ici ».
Nicolas Chabanne ne compte plus sur les responsables politiques : « Aujourd’hui, les consommateurs et les membres de notre coopérative me disent presque ‘on n’y croit plus’. Nous avons eu des dizaines de réunions où nous présentions notre démarche de consommateurs, une initiative qui ne coûte rien à l’État et qui fonctionne bien, au point de devenir leader dans des rayons souvent dominés par des marques traditionnelles ». Face à tout cela, il se demande « s’il ne serait pas plus judicieux de concentrer notre énergie sur des actions concrètes ».
Il remarque que « des générations de dirigeants passent sans s’attaquer à ce problème crucial : des gens qui nous nourrissent disparaissent chaque jour. En dix ans, 100 000 exploitations ont disparu, soit 27 fermes chaque jour ». Selon ses calculs, « la France compte 395 000 exploitations agricoles, et dans cinq ans, la moitié des agriculteurs seront à la retraite ». Il s’inquiète aussi que la France « manque de fruits, de légumes, de viande et de poulet. Comment allons-nous nous nourrir ? »
« Une cause nationale majeure »
Nicolas Chabanne pense que nous « ne devrions pas compter sur l’importation de produits alimentaires venant des quatre coins du monde, surtout dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe ». L’agriculture française est pour lui « un patrimoine précieux, un trésor à portée de main ».
« Il suffit de donner aux agriculteurs les moyens de subvenir à leurs besoins pour qu’ils puissent nous nourrir en retour »
Nicolas Chabannesur « ici »
Nicolas Chabanne affirme que sauver les agriculteurs « est la priorité absolue ». « Nous demandons aux responsables politiques de soutenir calmement un mouvement citoyen. S’ils ne peuvent créer de telles initiatives, qu’ils aient au moins la sagesse de les soutenir », critique-t-il.
Il estime que « c’est une cause nationale de premier ordre ». Cependant, il s’étonne que « récemment, un discours du Premier ministre n’ait pas mentionné, ou à peine, l’agriculture, et que les derniers vœux présidentiels aient complètement ignoré ce secteur. La logique des politiques doit s’aligner sur le bon sens et l’empathie des citoyens ».
La marque C’est qui le patron soutient 3 500 familles agricoles et leurs produits sont consommés par 16 millions de personnes. Nicolas Chabanne envisage de lancer, d’ici 2025, des entreprises solidaires inspirées du modèle de C’est qui le patron, y compris dans des secteurs comme l’industrie musicale.