Christophe Lemoine, le représentant du Quai d’Orsay, a répondu sur 42mag.fr aux déclarations émises par le ministère des Affaires étrangères algérien concernant l’expulsion par la France d’un influenceur vers l’Algérie.
« Les autorités algériennes ont récemment adopté une posture assez antagoniste envers la France », a déclaré Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d’une interview sur 42mag.fr le samedi 11 janvier. Il réagissait aux commentaires du ministère algérien des Affaires étrangères suite au retour à Paris d’un influenceur qui avait été expulsé par la France. L’Algérie a nié les accusations d’« escalade » et d’« humiliation de la France », et a critiqué ce qu’elle considère comme une « campagne de désinformation » dirigée contre elle.
« Il n’y a en aucun cas de désinformation dans cette affaire, » a affirmé Christophe Lemoine. « Nous entretenons avec l’Algérie une relation qui est depuis longtemps très riche et complexe, marquée par de nombreux échanges, » a-t-il ajouté. « Nous avons de nombreux sujets de collaboration en cours, et nous souhaitons construire notre relation avec l’Algérie sur des bases positives pour l’avenir. »
Une décision « étonnante » des autorités algériennes
Néanmoins, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères admet que « nous avons atteint avec l’Algérie un point très préoccupant, » et que « l’affaire du rapatriement de l’influenceur algérien cette semaine a détérioré la situation » entre les deux nations. Cette décision est qualifiée d’« étonnante » par Christophe Lemoine.
Du côté français, le porte-parole du Quai d’Orsay insiste sur le fait que « une volonté de dialogue […] est toujours présente à Paris, » et que la relation entre les deux pays « doit être sérieuse dans son discours, ouverte et honnête », tout en « fonctionnant idéalement sur la base d’un dialogue constructif et de solutions partagées. »
Christophe Lemoine préfère ne pas spéculer sur la durée de cette crise diplomatique : « C’est difficile à prévoir. Plusieurs événements récents indiquent un certain durcissement du côté d’Alger. » Concernant les options possibles que la France pourrait envisager pour réagir vis-à-vis de l’Algérie, il précise que « c’est une réflexion en cours au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en collaboration avec son ministre, Jean-Noël Barrot, et le ministère de l’Intérieur, » a expliqué Christophe Lemoine.