La faible progression de l’économie en France affecte négativement le secteur des camions lourds, suscitant des préoccupations quant à son avenir proche.
Dans un contexte économique difficile, les entreprises de transport de marchandises font face à une réduction notable du volume de biens à déplacer. Cette situation affecte particulièrement le secteur des camions, avec une diminution attendue des immatriculations de véhicules lourds entre 10 et 16 % d’ici 2025, selon les analyses de l’observatoire du véhicule industriel. Artegy, un organisme d’étude associé à BNP-Paribas, estime que cela représente un chiffre entre 41 000 et 44 500 véhicules. En 2024, les ventes de poids lourds sur le marché français avoisinaient les 49 000 unités.
Le marché des camions, un baromètre fiable
La stagnation des ventes n’est pas seulement due à une croissance économique modeste. Divers autres éléments contribuent à cette situation. En 2024, malgré une conjoncture tendue, les ventes se sont maintenues sans véritable augmentation. Cette année, les chefs d’entreprise sont confrontés à de nombreuses incertitudes : quand le gouvernement parviendra-t-il à définir une politique économique claire et élaborer un budget adéquat ? Quelle sera la charge fiscale pour les entreprises ? À cela s’ajoutent les nombreuses faillites d’entreprises qui aggravent la baisse d’activité.
Il n’est donc pas surprenant que le secteur de la location de camions suive la même tendance. La crise dans le bâtiment et les exigences environnementales viennent aggraver la situation. Le secteur de la construction requiert des camions spécialement adaptés, souvent plus onéreux. Les camions électriques restent coûteux, ce qui les rend peu accessibles aux entreprises désireuses de réduire leur empreinte écologique, mais dont les finances sont limitées. Pour les sociétés de location, investir dans une flotte de camions devient complexe, ce qui entraîne une augmentation des coûts de location et de crédit-bail, en partie due aux risques d’activité intégrés dans les bilans de fin d’année.
Une spirale négative en perspective ?
Les distributeurs de poids lourds ont d’autres raisons d’être préoccupés, car ce n’est pas seulement la France qui est touchée par ce ralentissement, mais également l’ensemble de l’Europe, et plus particulièrement les pays de l’Est tels que la Pologne et les États baltes. La baisse des exportations de véhicules d’occasion a un impact direct sur la production de véhicules neufs. Le vieillissement du parc automobile a des répercussions environnementales évidentes : en raison des coûts, le diesel représente encore 90 % des livraisons actuelles.