Ayant été plusieurs fois jugé coupable par les tribunaux, l’humoriste au centre des débats continue de penser qu’il a gagné une bataille.
Le tribunal administratif de Paris a donné son accord, ce vendredi 3 janvier, pour que le spectacle de l’humoriste controversé Dieudonné ait bien lieu, malgré une interdiction initiale de la préfecture de police de Paris. Intitulé Vendredi 13, ce spectacle, qui fait référence aux événements tragiques de 2015, doit se jouer jusqu’au 15 janvier.
L’ordonnance provisoire, consultée par l’AFP, précise que « le risque de désordres matériels à l’ordre public n’est pas suffisamment démontré« , selon la juge des référés qui a donc levé l’interdiction.
Un véhicule surnommé « Dieudobus »
Présenté par Dieudonné lui-même comme « son nouveau et ultime spectacle« , l’événement est programmé du vendredi 3 au mercredi 15 janvier. Il se tient dans un bus qu’il nomme « Dieudobus », garé à la porte d’Issy à Paris.
L’arrêté pris par la préfecture de police de Paris le 31 décembre 2024 avait initialement interdit ces représentations. Le préfet de police Laurent Nunez avait justifié cette décision en notant que « dans le climat national et international actuel, et étant donné le thème sensible du spectacle, inspiré par les attentats du 13 novembre 2015, il pourrait susciter des troubles sérieux à l’ordre public« .
Recours en urgence
Dieudonné a fait savoir que le spectacle avait été inspiré par ses discussions avec Salah Abdeslam, qui purge une peine de perpétuité pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et au Stade de France.
La juge des référés, appelée à statuer en urgence, a précisé que « le spectacle se déroule à l’intérieur d’un bus devant 73 spectateurs » et que « lors de l’audience, le préfet de police n’a pas mentionné de risques spécifiques de violences avant ou après les spectacles« . Dieudonné a commenté cette décision sur X en invitant son public à réserver leur place, affirmant qu’il parcourra toute la France et que « rien ne nous empêchera de rire de leur médiocrité« , considérant cette décision comme une véritable « victoire« .
À 58 ans, Dieudonné M’Bala M’Bala a déjà été condamné à plusieurs reprises par la justice, notamment pour des propos racistes et incitation à la haine. Il s’est également présenté aux dernières élections européennes et législatives, sans succès.