Le chef du gouvernement a annoncé son intention de scinder le projet de loi en deux parties distinctes. La première concernerait les soins palliatifs, tandis que la seconde serait dédiée à la législation sur la fin de vie.
Des personnalités politiques de la majorité présidentielle ainsi que du parti socialiste ont pris une initiative commune. Treize anciens membres du gouvernement et 180 parlementaires ont adressé une missive à Matignon le lundi 27 janvier. Ce document a été obtenu par 42mag.fr et traité également par Le Parisien.
Ils rejettent complètement la proposition du Premier ministre de diviser le texte en deux parties. Parmi les personnalités ayant signé la lettre, on retrouve Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, qui s’est imposée comme une figure majeure dans ce débat ces derniers jours. On y compte aussi treize anciens ministres tels qu’Olivier Dussopt, Brigitte Bourguignon, François de Rugy, Barbara Pompili, Roland Lescure, Guillaume Kasbarian, et Agnès Firmin-Le Bodo. Tous sont associés à Emmanuel Macron et partagent pour la plupart une adhésion aux idées progressistes qu’il a défendues en 2017, notamment concernant la fin de vie. Parmi les signataires, une multitude de députés actuels et passés, avec une prédominance d’élus macronistes aux côtés de socialistes.
Dans leur correspondance, les signataires soulignent qu’isoler les soins palliatifs de l’aide active à mourir relève « d’une erreur ». Cette dernière est décrite comme « l’ultime stade de soin palliatif, s’inscrivant dans la continuité des soins administrés », ont-ils argumenté. Un rappel est aussi fait sur l’opinion de la convention citoyenne sur la fin de vie qui s’est prononcée en faveur de cette perspective, et ils avertissent qu’ignorer cette position pourrait « porter atteinte de manière durable à la confiance des citoyens ».
Pression exercée sur Emmanuel Macron et François Bayrou
Cette lettre, adressée à Matignon, vise expressément François Bayrou. Il est sollicité pour inclure à l’ordre du jour de l’Assemblée la version originale du texte. Elle constitue aussi un message discret à l’intention du président de la République, visant à le pousser à s’exprimer sur le sujet. « S’il prend la parole sur des sujets comme les péages et le Louvre, espérons qu’il trouvera un moment pour aborder une question à laquelle il s’est lui-même engagé », relève un des signataires.
En parallèle, une conférence de presse orchestrée par Olivier Falorni, le spécialiste du sujet au sein de l’Assemblée, est prévue pour mardi. Cet événement réunira des députés de diverses sensibilités, avec des représentants des neuf groupes allant de la France Insoumise aux Républicains, tous étant en faveur de son texte qui était précédemment étudié avant la discontinuité législative. Ils insistent pour qu’il soit réintégré prochainement, sinon, selon eux, il serait ardu d’aboutir avant la fin du mandat présidentiel actuel.